Tâches chronométrées, important "turnover" des équipes: plusieurs témoignages et documents diffusés dans un reportage jeudi soir accusent l'enseigne spécialiste des petits prix d'en demander beaucoup à ses plus de 74.500 salariés.
Les employés doivent notamment mettre en rayon les produits commercialisés dans un délai imparti, encourant des remontrances dans le cas contraire, affirme "Complément d'enquête", selon qui, dans certaines régions, plus de 7 salariés sur 10 ont quitté leur poste dans l'année écoulée, soit un "turnover" très important.
Pour autant, tous les salariés d'Action ne se plaignent pas de leurs conditions de travail, a pu constater l'AFP qui en a rencontré certains.
Contactée par l'AFP, l'entreprise qui a déjà fait dans le passé l'objet de critiques syndicales sur le traitement de ses salariés, a expliqué via un porte-parole en France fournir "une indication de temps pour les livraisons en magasin", utilisée "uniquement à des fins de planification, afin de nous assurer que nous avons suffisamment de personnel disponible pour effectuer le travail".
Concernant le turnover, la même source dit ne pas reconnaître les chiffres avancés, juge que "la méthodologie de calcul n'est pas claire" et déclare n'avoir "aucune raison de croire que nous nous écartons de manière significative d'une norme générale du secteur de la vente au détail".
Côté commercial en tout cas, le discounter Action est un succès. L'enseigne a déjà réalisé 9,6 milliards d'euros de chiffre d'affaires sur les neuf premiers mois de 2024, en progression impressionnante de 20,9% par rapport à la même période en 2023, avait-elle indiqué mi-novembre.
Au total, l'enseigne revendiquait alors 2.755 magasins dans une douzaine de pays européens dont les Pays-Bas (son pays d'origine), la France (qui est son plus gros marché), l'Allemagne, la République tchèque, l'Espagne ou encore le Portugal.
L'enseigne est détenue à près de 58% par le fonds d'investissement 3i, coté au Royaume-Uni.
Dans son dernier rapport annuel publié en mai, 3i indique qu'Action lui a déjà rapporté plus de 2,9 milliards de livres sterling (3,5 milliards d'euros au cours de jeudi) depuis son premier investissement en 2011, notamment en dividendes. "Le potentiel de revenus futurs est considérable", se réjouit le fonds, valorisant sa participation à 15,5 milliards de livres à fin septembre, soit un peu moins de 19 milliards d'euros.