S. Kâ, attrait à la barre du tribunal de grande instance de Louga, sera fixé sur son sort mercredi prochain, 11 décembre, date du délibéré de son procès. L'Observateur, qui a assisté à l'audience, insinue qu'un parricide a été peut-être évité de justesse à Linguère. Armé d'un pistolet, le prévenu avait menacé de tuer son père, souligne l'accusation, lit-on dans Seneweb.
«En 2015, j'avais donné 30 vaches à mon fils pour qu'il aille en transhumance au Saloum, rembobine le plaignant, repris par le journal. A son retour, il manquait quatre vaches dans le troupeau. A ma demande d'explication, il m'a assuré avoir vendu les vaches pour acheter un cheval et de l'aliment de bétail.»
Le père de marteler : «C'est ainsi que je me suis contenté de récupérer le cheval qui m'appartenait logiquement. Quelques années plus tard, mon fils qui ne vit plus avec moi, est retourné à la maison pour récupérer le cheval, soutenant que l'animal lui appartient. Quand il est arrivé, mon autre fils qu'il a trouvé sur les lieux, lui a suggéré d'attendre ma venue [avant de] réclamer quoi que ce soit.»
Selon lui, S. Kâ, faisant fi de cette injonction, est allé jusqu'à «brandir un pistolet» et «menacé de [le] tuer dès qu'il franchirais le seuil de [sa] maison».
L'accusé objecte. «Il [S. Kâ ne veut même pas prononcer le nom de son père, selon la source] sait bien que j'ai vendu les vaches pour acheter de l'aliment de bétail. Le cheval ne lui appartient pas. Je l'avais acheté avec mon argent. C'est la raison pour laquelle j'avais décidé de le récupérer. Mes frères s'y sont opposés. Certes, je me suis querellé avec eux, mais je n'ai pas sorti un pistolet. D'ailleurs, je ne sais comment on manie cette dangereuse arme. Je n'ose pas tuer mon propre père, même si nos relations ne sont pas des meilleures depuis des lustres», se défend-il. Or, signale L'Obs, trois témoins ont juré «l'avoir vu brandir une arme».
N'empêche, l'avocat de la défense relève «qu'aucune arme n'a été saisie pour en établir le délit de détention». Me Sidy Seck regrette par la même occasion «qu'un problème familial soit transposé à la barre». «Le délit d'abus de confiance est établi dans la mesure où le jeune homme n'a pas restitué intégralement toutes les bêtes à lui confiées», riposte l'avocat de la partie civile, Me Nfamara Mané.
S. Kâ risque trois mois ferme de prison. Une peine réclamée par le maître des poursuites dans son réquisitoire.