Q: Contre Monaco, vous avez enfin gagné à domicile, où l'OM était fragile. Vous ressentiez ce stress du Vélodrome ?
R: "Ce que je sais, c'est qu'on a tous hâte de jouer au Vélodrome, nous comme les autres équipes. De notre côté, l'ambiance doit nous transcender. En fin de match, quand les jambes sont dures, ça te donne une course en plus, une motivation en plus. Il y a forcément du stress, parce qu'il y 65.000 personnes et beaucoup d'attentes. Mais les joueurs qui signent ici savent où ils mettent les pieds. Jusque-là, on ne gagnait pas beaucoup au Vélodrome. Donc c'était important de revivre ces émotions particulières."
Q: Vous avez vécu beaucoup de choses en un an à Marseille, avec déjà trois entraîneurs. C'est un apprentissage accéléré ?
R: "En tous cas, je ne regrette pas du tout mon choix. La saison dernière, je suis arrivé à une période compliquée mais ça m'a permis de me découvrir humainement. Et cette saison, je me sens très bien. Quand tu arrives dans un grand club, c'est normal d'avoir un temps d'apprentissage. Même des grands joueurs comme Rabiot ou Hojbjerg ont ce temps d'adaptation, peut-être plus court, parce qu'ils ont plus d'expérience. Mais quand je suis arrivé, je n'avais fait que Nantes, je découvrais tout. Là-bas, j'avais ma famille, quand j'avais un petit souci, +allo papa, allo maman+, c'était plus simple. Ne plus être le chouchou de la Beaujoire et des supporters, ça m'oblige à donner plus."
Q: C'est dur, l'OM ?
R: "C'est magique, surtout ! Il n'y a rien de mieux. Forcément, quand tu es dans un grand club, les attentes sont plus élevées et tu dois te surpasser. À Nantes, tu peux te reposer sur tes lauriers parce que les objectifs sont moins élevés. À l'OM, tu joues toujours pour gagner. Je suis venu pour aller le plus haut possible, avec des top joueurs, et c'est ce qui se passe actuellement."
Q: Comment jugez-vous votre début de saison ?
R: "J'ai fait une super préparation et un bon début de championnat. Puis la blessure m'a empêché d'avoir de la continuité. J'ai été très frustré parce que je me sentais vraiment bien physiquement et mentalement. Je comprenais parfaitement ce que le coach demandait, je jouais, j'étais en confiance... C'est dur mais ça fait partie du métier. Quand je vois Rongier, blessé pendant un an, qui maintenant est rayonnant, qui kiffe... J'apprends aussi de ça."
Q: On vous a vu jouer latéral-milieu, ailier, pur latéral... Comment vous définiriez-vous ?
R: "Comme un latéral en phase d'apprentissage. Parce que j'aime ce poste et que ma priorité c'est d'y réussir. Je suis polyvalent, j'ai été formé milieu. Mais je reste surtout un latéral gauche qui veut réussir à ce poste."
Q: Que vous demande Roberto De Zerbi ?
R: "D'apporter ma fougue, mon énergie et ma qualité technique. Ensuite, il veut que je pose beaucoup de problèmes à l'adversaire avec mon positionnement. Je peux rentrer dans l'axe et Rabiot, Luis Henrique ou d'autres peuvent venir à gauche. Ca permute beaucoup. Défensivement, je dois être plus solide, me faire moins passer. C'est encore mon défaut."
Q: Comme contre Auxerre, où vous êtes responsable d'un but...
R: "J'ai revu le match en rentrant, comme toujours, et j'ai passé une demi-heure au téléphone avec mon père à cause de ça. C'est la première fois que je m'arrête comme ça dans un match. Et honnêtement, ma seule envie c'était d'envoyer un message sur notre groupe et de m'excuser auprès de mes équipiers et du staff, parce que c'est un manque de respect. Ca n'est pas parce que tu perds un ballon que tu dois t'arrêter ou lever les bras, comme je l'ai fait. On en a discuté avec le coach. Disons qu'il m'a un peu grondé... Cette réaction, je ne dois plus l'avoir, c'est trahir son équipe. Donc c'est une fois mais pas deux."
Q: C'est quoi la fin de saison rêvée ?
R: "La Ligue des champions ! Et individuellement, jouer le plus de matches possible et finir sans blessure."
Propos recueillis par Stanislas TOUCHOT