Le projet de fermeture du parc, qui emploie 103 salariés, a été annoncé en Comité social et économique (CSE) mercredi matin, a précisé la direction.
Installé sur la Côte d'Azur depuis 1970, le Marineland, qui se présente comme le premier zoo marin d'Europe, fait l'objet depuis un an d'une vive contestation après la mort de deux de ses orques. Et la polémique s'est encore renforcée avec le projet de transférer les deux orques restantes, nées en captivité, dans un parc à Kobe, au Japon.
Fin novembre, la ministre de la Transition écologique Agnès Pannier-Runacher s'était opposée à ce transfert en raison de la règlementation nippone sur le "bien-être animal".
Selon le Marineland, ce projet de fermeture du parc est "totalement décorrélé" de l'affaire du transfert des orques, qui doit faire l'objet d'une décision de la Cour d'appel d'Aix-en-Provence jeudi.
En début d'année, l'association de défense des animaux One Voice avait obtenu du tribunal de Grasse (Alpes-Maritimes) que les orques ne puissent pas être transférées tant qu'une expertise judiciaire ordonnée en 2023 pour connaître leurs conditions de vie n'était pas terminée. Marineland avait fait appel.
"La coïncidence est quand même troublante, alors que le juge doit rendre demain sa décision sur le départ des orques ou pas", a déclaré à l'AFP la présidente de One Voice, Muriel Arnal.
4.000 animaux
"Que Marineland ferme ou pas, ils doivent assumer leurs animaux et ne pas les jeter à la poubelle comme de vieilles choses !", s'insurge-t-elle, rappelant que "Keijo vient d'avoir 11 ans et que sa mère Wikie en a 23. Ils ont 60 ans d'espérance de vie devant eux !".
Dans son communiqué, Marineland se dit "contraint d'envisager de se séparer des animaux avant la mise en œuvre de la loi" de 2021 contre la maltraitance animale qui interdira les spectacles de cétacés en France à partir de décembre 2026 et limitera les possibilités de maintenir les orques en captivité.
Or, "90% des visiteurs choisissent de venir à Marineland pour admirer les représentations d'orques et de dauphins", affirme le parc, qui fait aussi état de "graves difficultés économiques" en raison d'une chute continue de la fréquentation, passée en dix ans de 1,2 million à 425.000 visiteurs par an.
Riche de quelque 4.000 animaux de 150 espèces différentes (orques, dauphins, otaries, tortues et nombreux poissons et coraux), Marineland se donne comme "objectifs prioritaires" de "relocaliser l'ensemble de ses animaux dans les meilleures structures existantes à ce jour" et de "négocier dans les prochaines semaines avec les partenaires sociaux les conséquences sociales de ce projet de fermeture".
Concernant spécifiquement les cétacés, Marineland se dit "en lien étroit avec les autorités compétentes pour identifier les meilleures solutions" pour les accueillir "dans des structures équivalentes en termes de qualité de soins et de projets pédagogiques, avec comme seule priorité le bien-être des animaux".
Fin novembre, Agnès Pannier-Runacher avait évoqué la possibilité que les orques soient transférées dans des parcs respectant "la réglementation européenne", comme celui de Tenerife dans l'archipel espagnol des Canaries.
Une solution rejetée par One Voice, dont la présidente affirme que "le parc en Espagne, c'est pareil qu'au Japon", avec "de tout petits bassins où les orques se battent".
Selon Mme Arnal, ce parc espagnol "a perdu quatre orques en quatre ans, dont la dernière il y a dix jours", et l'association plaide toujours pour que les deux orques d'Antibes trouvent refuge dans un sanctuaire en Nouvelle-Écosse (Est du Canada).