Que se passe-t-il au sein de la vénérable maison Veolia depuis plusieurs semaines ? Selon des informations exclusives que nous avons pu recouper auprès de sources proches de la direction, la plupart des hauts cadres dirigeants de l’entreprise sont inquiets, tant la vague de « féminisation » des postes les plus importants semble gagner du terrain, portée par la directrice générale Estelle Brachlianoff qui a été nommée en 2022 après la fusion réussie avec Suez.
Un premier coup de semonce a été engagé il y a une dizaine de jours, alors que les couloirs du siège d’Aubervilliers bruissaient de l’arrivée possible d’Isabelle Quainon au poste ultra stratégique de Directrice des Ressources humaines, sans que n’y soit associé le conseil d’administration. Devant le tollé des cadres dirigeants puis la divulgation par « La Lettre » de cette candidature jugée par une majorité du management trop « clanique » et « autoritaire », la patronne de Veolia aurait finalement décidé de prendre un cabinet de chasseurs de tête, qui rassemble les candidatures potentielles, afin d’apaiser les tensions.
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Mercredi dernier, deuxième coup de tonnerre lorsque Estelle Brachlianoff convoque au milieu de la nuit un comité exécutif d’urgence pour le lendemain matin. Lors de ce dernier – qui dure moins d’une demi-heure – la patronne du groupe a sermonné les directeurs et les a sommés de « générer du cash pour près d’un milliard d’Euros » très rapidement. Mme Brachlianoff aurait été alertée sur l’état de la trésorerie du groupe, sur fond de baisse boursière généralisée du fait de la perspective de blocage du budget de la France.
Problème, la nouvelle Directrice financière du groupe Emmanuelle Menning n’est en poste que depuis plusieurs semaines, après que Brachlianoff a remplacé le très expérimenté Claude Laruelle, qui est désormais candidat pour prendre la tête des Aéroports de Paris. Or, sans générer de cash, le groupe n’a de cesse de creuser sa dette, diminuant sa capacité à verser les dividendes alors que le cours de bourse est très bas. Au sein du groupe, beaucoup se demandent jusqu’où cette vague de féminisation du leadership à marche forcée va-t-elle aller ? Brachlianoff ira-t-elle jusqu’à avoir la tête du « faiseur de roi » et président du Conseil Antoine Frérot ?
En interne, le style de management plus abrupt de la nouvelle direction suscite de nombreuses interrogations. Après les turbulences de la fusion avec Suez et les réorganisations successives, le géant de l’environnement est en quête d’apaisement social plus que de grands chambardements.
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