EnQuête-Un litige foncier perturbe la quiétude des habitants de Keur Mbaye Fall Kamb, dans la commune de Mbao. Les populations réclament une enquête pour régler cette question. Depuis plusieurs mois, un litige foncier crispe les habitants de Keur Mbaye Fall Kamb. Selon les populations, la parcelle, en question, a été libérée dans le cadre des travaux du TER. Mais, contre toute attente, l’ancien propriétaire est revenu cinq ans plus tard pour la récupérer, après avoir totalement été dédommagé.
Ce dernier se heurte à l’intransigeance des habitants qui considèrent que rien ne doit être construit sur la parcelle qui est devenu, depuis des années un lieu de loisir où sont plantés des arbres et où passent les réseaux de la SENELEC et de La Sen’Eau.
D’après le vice-président du collectif des habitants du village traditionnel Kamb, la personne qui souhaite récupérer cet espace avance qu’elle a obtenu un protocole de l’APIX. Ce qui est faux, selon Omar Ndiaye qui souligne avoir saisi le sous-préfet. Dans la lettre, il retrace les grandes lignes de cette affaire qui risque de dégénérer, puisque les populations sont déterminées à protéger leur cadre de vie.
« Nous venons, par cette présente, signaler à votre haute autorité les dangers imminents pouvant résulter de la restitution de résidus au profit de certains PAP par l'APIX. En effet, ce samedi 14 janvier 2023, nous avons été informés par le délégué de quartier par intérim de Kamb 1 que le dénommé Papa Ndiaye aurait obtenu des services de l'APIX la restitution des résidus de sa maison expropriée pour les besoins du TER. Cette situation, qui a surpris tous les riverains, constitue un précédent dangereux, car tous les autres ex-propriétaires pourraient revendiquer les mêmes droits pour revenir dans ces zones fortement reconfigurées », peut-on lire dans une lettre adressée à l’autorité.
D’autant que M. Ndiaye fait cas des risques de conflits sociaux qui peuvent avoir des conséquences fâcheuses.
« Le plus grave réside dans le fait que les réseaux électriques et hydrauliques ont été déplacés dans ces zones libérées, ce que les services de l'APIX ne pouvaient pas ignorer. S'ajoute à cela le stationnement des véhicules des usagers du TER sur ces espaces en l'absence de parkings aménagés à cet effet. C'est fort de tout cela que le Collectif des habitants du village traditionnel de Kamb s'est réuni avec les riverains pour prévenir ces dangers et maintenir la stabilité sociale du quartier, qui souffre déjà de nombreux désagréments causés par le TER, tels que l'insécurité, les inondations et le défaut d'assainissement. Il convient également de souligner que les mesures correctives et les compensations sociales et environnementales ne sont pas encore effectives à ce jour’’, ajoute la note.
M. Ndiaye renseigne aussi que des démarches ont été entreprises auprès des différentes autorités administratives du département, ainsi qu’auprès de certains services de l'APIX.
‘’Ces démarches n'ont pas été concluantes et, pire, le chef de la maison du TER Pikine/Rufisque nous a clairement signifié que la situation était irréversible. Au regard de tout cela, le Collectif des Habitants et les riverains se réservent le droit d'user de tous les moyens que leur offre la loi pour remédier à cette situation », prévient-il.
D’ailleurs le vice-président du collectif des habitants du village traditionnel Kamb renseigne que l’ancien propriétaire de la parcelle est allé voir la SENELEC qui lui a fait comprendre qu’une construction n’était plus possible dans cette parcelle.
« La SENELEC nous a écrit pour nous dire qu’aucune installation n'est possible à cet endroit. Il faut que l’APIX règle ce problème. Cinq ans après, avec une nouvelle configuration du quartier, il ne peut pas revenir pour nous imposer cela, alors que nous avons déjà souffert avec les problèmes du TER et de l'APIX. Il faut que cela soit clair : nous ne l'accepterons pas. Que ce soit les autorités municipales, religieuses ou administratives, tout le monde est sur le qui-vive et rien ne sera construit sur cette parcelle. Que l’APIX et les nouvelles autorités prennent leurs responsabilités. Qu'elles ouvrent une enquête pour diligenter cette affaire. Il faut qu’on puisse en connaître les tenants et les aboutissants et savoir qui a fait quoi », tonne M. Ndiaye.