Les "Reds" ont profité d'un pâle Real, affaibli par des blessures et la maladresse de son Français, pour étirer leurs débuts parfaits dans la phase de ligue, qu'ils dominent après cinq victoires en cinq matches.
Ils gomment au passage un bout d'histoire face à l'ogre espagnol aux quinze Ligues des champions, qu'ils n'avaient plus battu depuis quinze ans, huit matches et un 4-0 de mars 2009.
Ce n'est pas une victoire "comme une autre", face à un club "qui a dominé l'Europe ces dernières années et a fait beaucoup de mal à Liverpool", s'est réjoui Arne Slot. Et "ce n'est pas seulement le résultat, c'est aussi la façon dont nous avons joué qui fait plaisir à voir".
Tout continue d'aller très bien pour le nouvel entraîneur néerlandais, dont le nom a été chanté avec force à Anfield, et tout commence à aller de travers pour Carlo Ancelotti, sonné par trois défaites en C1.
Son Real s'est raté dans la majorité des affiches disputées cette saison, que ce soit contre le rival FC Barcelone en Liga (0-4), contre l'AC Milan en Ligue des champions (1-3), et maintenant à Liverpool.
A sa décharge, l'ancien coach d'Everton était privé mercredi d'une multitude de titulaires potentiels, à commencer par Dani Carvajal, Aurélien Tchouaméni, Rodrygo et surtout Vinicius Junior, son meilleur buteur.
"Moment difficile" pour Mbappé
Cet empilement de forfait a ramené Kylian Mbappé dans son couloir gauche préférentiel, plutôt qu'en pointe où il a moins de repères et d'espace.
Mais l'ancien Parisien a prolongé ses débuts mi-figue, mi-raisin sous le maillot blanc, avec des dribbles parfois superflus, des ballons mal maîtrisés ou perdus, comme celui chipé par Mohamed Salah et qui aurait fini dans le but du Real sans un sauvetage d'Asensio sur la ligne (4e).
Le capitaine des Bleus a surtout raté un pénalty qui aurait permis à son nouveau club d'égaliser à l'heure de jeu, son tir étant repoussé par Caoimhin Kelleher (61e).
"C'est un moment difficile pour lui", a reconnu Ancelotti, mais "nous allons le supporter et lui donner de l'amour". "Il faut être patient avec lui, c'est un joueur exceptionnel", a-t-il ajouté.
Finalement, c'est celui qui était chargé de museler Mbappé, le jeune Conor Bradley, qui s'est davantage distingué, des deux côtés du terrain.
Du haut de ses 21 ans, et avec même pas une année de Premier League dans les jambes, l'arrière droit a marqué son territoire avec un tacle glissé rugueux mais correct sur le Français (32e) qui a enflammé Anfield.
Il s'est aventuré dans le camp espagnol pour placer une tête que Thibaut Courtois a écartée (51e) et, surtout, est venu devant la surface délivrer une passe décisive parfaite pour Alexis Mac Allister (52e, 1-0).
Konaté blessé
Le gardien belge a eu du pain sur la planche, notamment face à Darwin Nunez en première période, et il s'est incliné une seconde fois sur une tête d'un entrant, Cody Gakpo, à la réception d'un centre (76e, 2-0).
Entre temps, Liverpool a gâché une cartouche sur un pénalty obtenu par Mohamed Salah, crocheté dans la surface par Ferland Mendy, mais que l'Egyptien a frappé en force à côté du cadre (70e).
La seule possible mauvaise nouvelle pour les "Reds" est venue des blessures subies par Bradley et Ibrahima Konaté. Le défenseur français, touché à la jambe droite juste avant le coup de sifflet final, a quitté la pelouse grimaçant en boitant.
"Je sais où ils ont mal, mais c'est difficile de juger si c'est grave ou pas, juste après le match", a dit Slot. "S'ils ne peuvent pas jouer, d'autres prendront le relais".
Dimanche, Liverpool reçoit son actuel dauphin Manchester City en Premier League.
