"Je me sens très fort dans ma tête. Mentalement, quand je joue pour l'Italie, je sens que j'ai une énergie supplémentaire", a affirmé jeudi le colosse romain (1,96 m pour 95 kg selon l'ATP) après la qualification italienne pour le dernier carré.
Et dire qu'il ne devait même pas disputer la phase finale de la Coupe Davis... Rappelé in extremis, en lieu et place de son compatriote Flavio Cobolli (32e), Matteo Berrettini (35e) a largement récompensé le capitaine Filippo Volandri pour sa confiance.
Âgé de 28 ans, l'ex-N.6 mondial a remporté les cinq simples qu'il a disputés en 2024 dans la compétition par équipes nationales.
Sa victoire en demi-finale contre l'Australien Thanasi Kokkinakis (77e), arrachée en trois sets au bout de 2 h 43 min de combat, a été particulièrement épique.
"Il ne m'a laissé aucune chance sur son service" (14 aces et 73% de premières balles), a déploré "Kokki", battu 6-7 (6/8), 6-3, 7-5.
Un constat valabale aussi pour Botic van de Zandschulp (80e), battu en phase de groupes en septembre et dimanche en finale par Matteo Berrettini. L'Italien à la casquette à l'envers a infligé 16 aces au Néerlandais, défait 6-4, 6-2 en 1 h 16 min. seulement.
En quart de finale contre l'Argentine, Filippo Volandri avait préféré aligner Lorenzo Musetti (17e) pour le premier simple. Un choix logique au regard de son classement, mais perdant puisque l'Italien s'est fait balayer 6-4, 6-1 par Francisco Cerundolo (30e).
Pas rancunier, Berrettini a marqué quelques heures plus tard, avec Jannik Sinner, le point de la qualification en remportant le double décisif contre les Argentins Maximo Gonzalez et Andres Molteni.
"Quand tu joues avec Jannik, ça t'enlève un peu de pression", a plaisanté Berrettini, complimenté en retour par Sinner.
"Il a joué un match incroyable et m'a donné beaucoup de confiance", l'a encensé le N.1 mondial.
"Très solide"
"Quand tu entretiens une amitié aussi en dehors du court, tu te sens plus en sécurité dans les moments délicats" d'un match, a-t-il poursuivi.
Au-delà de ses qualités de camaraderie, Berrettini possède un talent indéniable qui lui a permis de devenir en 2021 à Wimbledon le premier finaliste italien en Grand Chelem depuis Adriano Panatta (1976).
Le droitier est aussi le premier joueur de la Botte à s'être hissé en quarts de finale des quatre tournois majeurs.
Preuve de sa polyvalence, alors qu'il brille sur dur à Malaga, les dix trophées de sa carrière ont été remportés sur gazon (avec notamment deux victoires au prestigieux Queen's de Londres) ou sur terre battue.
Bonne sans être extraordinaire (3 titres en ATP 250 à Marrakech, Gstaad et Kitzbühel), la saison 2024 de Berrettini confirme son retour en forme après une année 2023 pourrie par les blessures.
"Je pense avoir réalisé une année très solide", a estimé samedi le souriant Romain.
"Ce qui m'a un peu fait défaut, et je l'ai senti pendant l'année, c'est le fait de ne pas avoir joué contre les meilleurs pendant tellement longtemps", a-t-il développé.
"Ca prend un peu de temps pour être régulier" face à l'élite du circuit. "Je pense sincèrement avoir amélioré certains aspects de mon jeu, mais le niveau moyen (de ses adversaires, NDLR) est tellement élevé" qu'il est difficile de savoir si un retour dans le top 10 est envisageable, selon Berrettini.
Absent lors de la victoire de l'Italie en Coupe Davis en 2023, le tifoso de la Fiorentina a cette fois pris toute sa part dans la conquête de ce troisième Saladier d'argent pour son pays (le premier date de 1976).
"Matteo n'était pas là l'an dernier et c'est évidemment une émotion très différente pour nous tous" de gagner avec lui, a déclaré dimanche Jannik Sinner juste après la victoire en finale. "Merci Matteo !"