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Arrestation de Boualem Sansal : "Le pouvoir algérien est en voie de poutinisation accélérée"

Que fallait-il entendre, entre les lignes du communiqué confirmant l’arrestation à Alger de l’écrivain franco-algérien Boualem Sansal, publié par l’agence Algérie Presse Service (APS) le 22 novembre ? Y avait-il, dans les attaques formulées par cet organe (dépendant du ministère algérien de l’Information) contre l’écrivain, qualifié de "pseudo intellectuel", et contre la France, "macronito-sioniste", une adresse au président de la République Emmanuel Macron, qui a réaffirmé la souveraineté marocaine sur le Sahara occidental en octobre dernier ?

"Son arrestation n’est hélas qu’une illustration de plus d’un pouvoir en voie de poutinisation accélérée depuis la répression du Hirak il y a trois ans", juge pour sa part Jean-Louis Levet, ancien haut responsable à la coopération technologique et industrielle franco-algérienne missionné à partir de 2013 dans le cadre de la Déclaration de coopération et d’amitié entre les deux pays signée par François Hollande et le président algérien Abdelaziz Bouteflika. Auprès de L’Express, ce fin connaisseur de l’Algérie, reconduit dans sa mission par Emmanuel Macron en 2017 (jusqu’en 2019), et co-auteur avec Paul Tolila du Mal algérien (Bouquins), explique pourquoi, plus qu’un signal envoyé à Paris, l’arrestation de l’écrivain trahit surtout, selon lui, "une façon pour les autorités algériennes de se prouver à elles-mêmes qu’elles existent encore".

En filigrane, Jean-Louis Levet fait ainsi l’autopsie d’un régime prétorien "qui n’a plus rien à dire", cherchant à entretenir le récit d’une France "coupable éternellement pour tenter de masquer les problèmes qui se posent aujourd’hui". Mais, nuance-t-il, "il faut aussi reconnaître du côté français que pas grand-chose n’est fait, ni pour faire connaître l’Algérie aux Français ni, lorsque la France en aurait l’occasion, pour éviter d’être à la remorque des règles dictées par le régime". Ce, alors que les deux pays sont, explique Jean-Louis Levet, "hautement complémentaires" sur de nombreux sujets… Entretien.

L’Express : Après l’arrestation de Boualem Sansal en Algérie, on apprend que celui-ci risque la prison pour "atteinte à l’unité nationale". Comment faut-il le comprendre ?

Jean-Louis Levet : C’est terrible à dire, mais au vu de son engagement de longue date à la fois contre l’islamisme politique et contre l’autoritarisme du pouvoir politique algérien, il est presque surprenant qu’il n’ait pas été inquiété plus tôt. Le cas de Boualem Sansal ne pouvait que ravir les appétits répressifs du régime d’Abdelmadjid Tebboune qui, depuis son élection en 2019, est devenu l’homme visible de la construction d’un Etat policier de plus en plus coercitif. Au fond, son arrestation n’est hélas qu’une illustration de plus d’un pouvoir en voie de poutinisation accélérée depuis la répression du Hirak [NDLR : mouvement d'opposition à l'ex-président Abdelaziz Bouteflika] il y a trois ans. Dans les termes utilisés par l’Agence algérienne de presse, porte-parole de fait du gouvernement, pour confirmer la nouvelle, on retrouve le style de tout pouvoir autoritaire, si ce n’est dictatorial. Boualem Sansal y est qualifié de "pantin utile", de "négationniste", de "pseudo-intellectuel".

On a l’impression d’un retour dans le passé – ou d’une plongée dans le présent du régime poutinien – lorsque durant la période stalinienne, les autorités qualifiaient les intellectuels critiques de "traîtres", de "saboteurs", "d’ennemis du peuple", de "conspirateurs". Ou encore durant la "révolution culturelle" maoïste, quand les élites intellectuelles étaient considérées comme une catégorie à part, traitée de "neuvième puant", qu’il fallait éradiquer. C’est le même registre inquisitorial.

A quoi identifiez-vous cette "poutinisation" du régime algérien ?

Quand un pays commence à s’en prendre à ses écrivains, c’est un signal puissant. Car, ne l’oublions pas, Kamel Daoud, récemment récompensé du prix Goncourt, fait lui aussi l’objet d’attaques dans son pays de naissance [NDLR : deux plaintes ont été déposées en Algérie contre l’auteur et son épouse psychiatre, les accusant d’avoir utilisé l’histoire d’une patiente pour le roman "Houris" pour lequel il a été récompensé. Son éditeur Gallimard a dénoncé les "violentes campagnes diffamatoires orchestrées par certains médias proches d’un régime dont nul n’ignore la nature"]. Mais il y a bien d’autres points qui illustrent cette reprise en main de la société. En 2022, le Code pénal a fait l’objet de plusieurs amendements visant à étouffer un peu plus la liberté d’expression et l’activité politique. Il s’ensuivit une grève de l’union nationale des avocats algériens. Et en avril dernier, une nouvelle version du Code pénal a été promulguée, complétant l’arsenal répressif préjudiciable pour l’exercice des libertés fondamentales. Mais, ironie de l’histoire, le ministre de la Justice a déclaré ensuite que ce texte traduisait "le souci de l’Algérie d’adhérer aux efforts de la communauté internationale de lutter contre toutes les formes de criminalité", et qu’il s’inscrivait dans une volonté de "protection des libertés individuelles et collectives". Le signe que l’ère de la post-vérité n’est pas seulement en marche en Russie ou avec Donald Trump, mais aussi en Algérie.

Le surnom que donnent les Algériens à Abdelmadjid Tebboune ? Pinocchio. La vérité, c’est qu’il n’a rien à dire, ni sur le présent, ni sur l’avenir

Sans oublier qu’en parallèle, le régime se militarise de plus en plus. En juillet dernier, le président Tebboune a fait passer un décret autorisant les militaires à être nommés à la tête d’administrations civiles. Ajoutez à cela le contrôle des réseaux sociaux et de la presse, qui ne cesse de croître et pousse bon nombre de journalistes notamment à fuir leur pays. Mais aussi les manipulations électorales, qui ont permis au président Tebboune de se maintenir au pouvoir pour un second mandat malgré un taux d’abstention faramineux. Et puis les mensonges devenus un mode de fonctionnement habituel – une autre illustration de sa poutinisation croissante… Qu’il s’agisse de déclarer que l’Algérie a le meilleur système de santé d’Afrique, en 2020, alors que Tebboune lui-même a été soigné en Allemagne en raison du Covid, ou d’ériger la liberté de la presse en "principe immuable" de la nouvelle Constitution pour, quatre mois plus tard, censurer toujours plus de médias indépendants, c’est le déni même de la réalité et le mépris de son peuple. Le gouvernement algérien n’a pas de base sociale.

Vous l’avez dit, Boualem Sansal n’a jamais caché ses engagements. Mais il venait d’obtenir sa nationalité française cette année. Faut-il prendre son arrestation comme un signal envoyé à la France ?

Je crois qu’il s’agit surtout d’une façon pour les autorités algériennes de se prouver à elles-mêmes qu’elles existent encore. Arrêter un écrivain algéro-français sur le sol algérien, quoi de plus facile pour un pouvoir sans tradition démocratique et vulnérable que de faire coup triple : dénoncer encore l’ancienne puissance coloniale et la France "macronito-sioniste", tenter, mais toujours sans succès, de détourner l’attention des Algériens qui ne sont pas dupes sur un présent de plus en plus précaire, et donner encore des gages aux islamistes qui travaillent en profondeur la société depuis la fin de la Décennie noire. Connaissez-vous le surnom que donnent les Algériens à Abdelmadjid Tebboune ? Pinocchio. La vérité, c’est qu’il n’a rien à dire, ni sur le présent, ni sur l’avenir - ou alors, ce sont des mensonges, comme je viens de le dire. Lui, mais surtout l’ensemble du système prétorien qui concentre le pouvoir exécutif.

Or, si le pays est dans l’impasse à l’intérieur, il est isolé à l’extérieur. Abdelmadjid Tebboune avait par exemple demandé l’entrée de son pays dans l’alliance des Brics fondée en 2006, mais sa candidature a été rejetée en 2023. Rendez-vous compte : l’Algérie est boudée jusque par les Brics ! Alors est-ce un signal adressé à la France ? Peut-être, mais c’est surtout le chant du cygne d’un régime qui n’a plus rien à dire, et qui fait feu de tout bois pour tenter de faire croire le contraire. Qu’importe auprès de quelle audience. Ce qui compte, c’est le symbole. Comme je l’ai dit, Boualem Sansal, internationalement connu, était une cible idéale.

Les relations se sont tout de même significativement dégradées depuis la reconnaissance de la marocanité du Sahara occidental par Emmanuel Macron. Pensez-vous que ce dernier a commis une erreur ?

C’est un sujet complexe. Il est certain que cette décision a sérieusement aggravé l’état de la relation franco-algérienne. Mais nos relations avec l’Algérie étaient déjà très mauvaises avant qu’Emmanuel Macron ne reconnaisse la marocanité du Sahara occidental et ce, malgré les multiples signaux donnés à la fois par celui-ci en février 2017, lorsqu’il avait qualifié la colonisation de "crime contre l’humanité", mais aussi par Nicolas Sarkozy et Jacques Chirac en leur temps. Or si le Maroc est loin d’être irréprochable sur tous les plans – on y retrouve aussi une corruption structurelle – des signaux positifs ont été donnés.

L’arrestation de Boualem Sansal, si tragique soit-elle, est en quelque sorte l’arbre qui cache la forêt

Mais dans le même temps, la France ne peut pas choisir le Maroc au détriment de l’Algérie. Au-delà de la question du Sahara occidental qui, à certains égards, a pu servir de prétexte au régime algérien pour faire de la France un bouc émissaire, notre mode opératoire avec l’Algérie pose problème. Au lieu de prendre l’initiative de penser à l’avenir, nous restons à la remorque des demandes du pouvoir algérien.

Dans l’ouvrage Le Mal Algérien (Bouquins) que vous avez co-écrit avec Paul Tolila, vous décriviez un pays au bord de l’asphyxie. Le régime, corrompu et prêt à tout pour conserver le pouvoir, en venant à brider ses atouts économiques comme les libertés de son peuple. Quel est son intérêt à le faire ?

Il faut bien comprendre une chose sur ce pays : pour le régime algérien, le maintien au pouvoir n’est pas un moyen d’action mais une fin en soi. Alors quand une société entière, hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, diplômés et non diplômés se soulèvent contre lui en criant – car c’est cela qu’il fallait entendre pendant le Hirak – que le roi est nu et que la dignité des Algériens est bafouée depuis trop longtemps, que fait le roi ? Tout ce qu’il peut pour créer de l’immobilisme. D’où le fait que les acteurs clés qui composent ce système concentrent leur énergie à contrer toute tentative d’émancipation. La société se sent asphyxiée. Ce mot est souvent employé par les Algériens que je continue de rencontrer. C’est en cela que l’arrestation de Boualem Sansal, si tragique soit-elle, est en quelque sorte l’arbre qui cache la forêt. La répression est l’une des multiples illustrations d’un régime qui tente tout pour se maintenir, en particulier en limitant les libertés publiques et individuelles pour y parvenir. Le régime de gouvernance algérien est au bord de l’implosion sur le plan intérieur, et complètement isolé sur le plan diplomatique. D’où les flatteries d’Abdelmadjid Tebboune à Vladimir Poutine, qu’il a qualifié d’"ami du monde entier" en juin 2023, alors qu’il lui rendait visite. La marque d’un courtisan servile à la recherche désespérée d’une stature internationale. Car les intérêts mutuels son bien compris : l’Algérie est le troisième client en matière d’armement de la Russie derrière la Chine et l’Inde.

"Le Mal Algérien" (éditions Bouquins), par Jean-Louis Levet et Paul Tolila

Après trois ans de mobilisation, le Hirak, réprimé, n’est pas parvenu à obtenir de changement de régime. Alors pourquoi le régime vous semble-t-il au bord de l’implosion ?

Tous les signaux sont au rouge. L’économie informelle, autrement dit clandestine, aux alentours de 34 % du PIB en 2000, approche les 70 % aujourd’hui. Son industrie représentait 35 % du PIB à la fin des années 1980, contre moins de 5 % depuis 2015 – un cas unique parmi les pays émergents. Quant à son agriculture, elle subit une véritable dégringolade : là où ce secteur assurait 90 % des besoins nationaux dans les années 1970, le pays importe désormais à hauteur de 50 % de ses besoins alimentaires. Un autre point important, qui alimente l’économie clandestine et détruit une partie du tissu entrepreneurial, c’est aussi la contrefaçon de masse qui représente 30 % des produits vendus dans le pays, dont 70 % sont importés de Chine. Cela bloque le développement des PME, la création d’emplois de qualité et favorise tous les trafics enrichissants toujours davantage des importateurs en osmose avec le pouvoir, qui s’enrichit dans le même temps.

Le problème, c’est que le pouvoir masque cette réalité en mettant l’accent sur la rente des hydrocarbures et le quantitatif : on construit des hôpitaux, des universités… Mais qu’y a-t-il entre les murs ? 75 % des étudiants algériens qui font leurs études en France ne veulent pas rentrer au pays, comme l’a montré une étude du Cread de 2018. A l’inverse, les quelque 10 000 étudiants étrangers en Algérie ne veulent pas y rester. Et 15 000 médecins algériens exercent en France : c’est une véritable saignée pour ce pays. Symptomatique de la faillite de ce système qui ne croit ne plus avoir d’autre option que de réprimer toujours davantage. Mais il faut aussi reconnaître du côté français que pas grand-chose n’est fait, ni pour faire connaître l’Algérie aux Français ni, lorsque la France en aurait l’occasion, pour éviter d’être à la remorque des règles dictées par le régime.

Comment cela ?

Le cas de l’Algérie n’est abordé depuis des décennies dans la grande majorité des médias et par la plupart des hommes politiques que de trois façons – ce que je surnomme le triangle des Bermudes de la relation franco-algérienne : la colonisation, la guerre d’Algérie, et ce que certains appellent la "guerre des mémoires". Mais que savent les Français de l’Algérie depuis 1962 ? Rien. Or c’est exactement ce que cherchent les autorités algériennes : arrêter l’histoire à 1962, entretenir le récit d’une France coupable éternellement pour tenter de masquer les problèmes qui se posent aujourd’hui.

L’Algérie et la France constituent à l’évidence l’interface majeure entre l’Afrique et l’Europe

Lorsque l’on sait combien les enjeux contemporains sont nombreux et de taille, je m’étonne par exemple qu’un ancien Premier ministre tel qu’Edouard Philippe en appelle à revenir sur l’accord de 1968 comme s’il s’agissait de la priorité absolue. Dans quelle vision globale de la relation s’inscrit cette proposition ? Quand le passé est trop présent dans les discussions, c’est que le problème est au présent. Bien sûr qu’il y a des sujets historiques qui doivent encore faire l’objet d’un travail. Cependant ils ne doivent pas prendre le pas sur la construction de l’avenir, mais au contraire le faciliter par une meilleure compréhension réciproque. Mais l’urgence, pour qui veut améliorer le sort des Algériens, c’est le présent. C’est prendre conscience du fait que l’Algérie et la France sont des pays hautement complémentaires sur de nombreux sujets – un cas unique sur l’échiquier mondial des Etats-nations.

Quels sont ces sujets ?

Le plus décisif, celui de la densité des relations humaines : 5 à 7 millions de Français ont des liens directs ou indirects avec l’Algérie. Ensuite, cas unique, ce sont deux économies qui n’ont que des complémentarités : donc un atout incroyable pour travailler, co-créer, co-innover, co-produire dans les quatre grands domaines d’avenir : la transition énergétique et numérique vitale face au changement climatique, l’enjeu de notre siècle ; le défi de l’eau, un impératif absolu ; la souveraineté et la sécurité alimentaire en mettant en œuvre l’agriculture du futur ; celui du sanitaire et du médical, car sans santé, il n’y a ni société, ni économie possibles. Ce sont autant de compétences, de métiers, d’emplois concernés et futurs. De quoi aussi mobiliser nos jeunesses respectives et leur ouvrir des perspectives. Enfin, l’Algérie et la France constituent à l’évidence l’interface majeure entre l’Afrique et l’Europe, d’autant plus indispensable dans une mondialisation brutale où cherchent à s’affirmer de nouveaux empires prédateurs tels que la Russie ou la Chine, et une puissance américaine trumpiste pour le moins incertaine qui veut combattre le multilatéralisme et tourner le dos à la lutte contre le réchauffement climatique. C’est la raison pour laquelle il nous faut sans relâche favoriser toutes les coopérations possibles entre les deux pays, au cœur des sociétés civiles respectives, pour améliorer la vie quotidienne des populations. De fait, nous pourrions donc aussi faire ruisseler le fruit de nos relations pour avoir un impact sur la situation des citoyennes et citoyens algériens.

Vraiment ?

Vraiment. Mais pour cela, il eut fallu poser un cadre solide. C’est ce qu’avait fait François Hollande en 2012 avec Abdelaziz Bouteflika, et qui m’avait valu ma mission de cinq ans en Algérie à partir de 2013. Concrètement, par cadre, j’entends un document de quelques pages disant "voilà pourquoi et comment nous allons travailler ensemble, quels sont les domaines que nous allons investir et ce que cela implique". Alors, une relation de confiance peut progressivement se créer et tout devient possible. Au cours de ma mission durant cinq ans et demi, j’ai pu mesurer au quotidien d’est en ouest, du nord au sud, l’envie des Algériens de travailler avec nous, leur engagement, leur sérieux, leurs compétences. De quoi poser des bases pour agir sur le long-terme, donner des perspectives aux jeunes en particulier, en France comme en Algérie, qui se vide de ses compétences. Ce que je veux dire, c’est que lorsque des relations entre deux pays s’inscrivent dans un cadre clair, ils peuvent ainsi ériger de façon concertée des lignes rouges tacites à ne pas franchir…

Mais la France pourrait-elle "travailler" avec Abdelmadjid Tebboune, artisan de la poutinisation que vous décrivez, comme François Hollande l’a fait avec Abdelaziz Bouteflika ?

Il faut agir de part et d’autre avec les responsables politiques aux affaires. Entre le hasard et la nécessité, il y a la volonté. Cela demanderait, côté français, des responsables politiques moins agités et moins aveuglés par le marketing politique, capables d’agir enfin dans la durée et de comprendre l’intérêt mutuel d’un partenariat avec l’Algérie. Et du côté des autorités algériennes, qu’elles gagnent en lucidité et en dignité en comprenant qu’en persistant à régler d’interminables comptes avec le passé, elles sont en train de perdre toute possibilité d’avenir pour leur peuple et les jeunes en particulier. Et donc avec la France.

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