Un nouveau projet d’accord financier remis aux négociateurs à Bakou vendredi – le dernier jour prévu des négociations sur le climat de l’ONU qui se déroulent depuis deux semaines – propose que les pays riches s’engagent à verser 250 milliards de dollars par an pour aider les nations vulnérables à faire face au réchauffement climatique et à accélérer la transition mondiale vers les énergies renouvelables.
Le nouveau projet de texte final, qui repoussera sûrement ce cycle de négociations jusqu’au weekend, appelle à ce que l'objectif global de financement climatique atteigne « au moins 1.300 milliards de dollars d’ici 2035 », mais a laissé de côté les détails – subventions, prêts ou du secteur privé – sur la manière dont ces fonds seront levés.
Les délégations à Bakou devraient continuer à négocier sur plusieurs questions clés :
- Spécificités sur le rôle des pays développés dans la fourniture de ce nouveau financement.
- Un objectif mondial sur une transition juste.
- Une voie claire à suivre en matière d’adaptation et d’atténuation.
« Une gifle »
Les militants de la société civile pour le climat et l’environnement ont rapidement réagi à ce dernier projet.
« Je peux dire que c’est pour le moins décevant », a déclaré Namrata Chowdhary de 350.org, une organisation environnementale internationale.
« C’est une gifle. C’est une insulte. C’est choquant que nous en soyons à ce stade maintenant. Les pays riches jouent avec la vie des habitants des pays en développement et des petites Etats insulaires », a-t-elle dit.
Lidy Nacpil, du Mouvement des peuples asiatiques sur la dette et le développement, a également exprimé sa déception. Elle a souligné que « le financement climatique ne devrait pas prendre la forme de prêts, car cela alourdit le fardeau de la dette ».
« L’un des problèmes qui empêche les pays du Sud de prendre des mesures urgentes pour le climat et de fournir à nos populations les services essentiels dont nous avons besoin est le fardeau de la dette », a-t-elle déclaré à ONU Info.
Jacobo Ocharan, du Climate Action Network International, a exhorté « tous les pays en développement à avoir le courage de continuer à faire pression dans les négociations, car cet accord est terrible. Nous continuons à insister sur l’idée qu’aucun accord vaut mieux qu’un mauvais accord ».
Les enjeux
La COP29, la 29e Conférence des Parties à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (
CCNUCC), a été surnommée « la COP du financement climatique » car les parties sont censées établir un nouvel objectif mondial de financement climatique.
Cet objectif, ou nouvel objectif collectif quantifié, est considéré comme l’un des principaux résultats du sommet. Il remplacera l’objectif actuel de 100 milliards de dollars qui doit expirer en 2025.
Les experts du climat ont fixé le nouvel objectif de financement annuel entre 1.000 et 1.300 milliards de dollars, ce qui aiderait les nations vulnérables à faire face aux pertes et dommages causés par le changement climatique et à s’adapter à ce changement, notamment en construisant leurs propres systèmes d’énergie propre.
La semaine dernière, dans le cadre d’un mouvement visant à soutenir un nouvel objectif de financement, les banques multilatérales de développement ont annoncé une augmentation significative du financement climatique pour les pays à revenu faible et intermédiaire. Ce montant atteindra 120 milliards de dollars par an d’ici 2030, avec 65 milliards de dollars supplémentaires mobilisés auprès du secteur privé, avec une projection naturelle qui augmentera ces valeurs d’ici 2035.
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