Des manifestations sont prévues dans des dizaines de villes, dont Paris, Bordeaux, Marseille ou Lille, deux jours avant la Journée internationale de lutte contre les violences faites aux femmes, lundi.
À Paris, le cortège doit partir à 14h de la gare du Nord pour rejoindre la place de la Bastille.
Cette mobilisation contre toutes les formes de violences (sexuelles, physiques, psychologiques, économiques...) se tient cette année dans un contexte particulier, en plein procès des viols de Mazan - une cinquantaine d'hommes accusés d'avoir violé Gisèle Pelicot alors qu'elle était inconsciente, droguée à son insu par son mari.
Ce procès à l'écho international, où aura lieu à partir de lundi le réquisitoire prévu sur trois jours, "montre que la culture du viol est ancrée dans la société, comme la violence envers les femmes", a souligné Amandine Cormier, de Grève féministe, lors d'une conférence de presse mercredi à Paris.
"La violence patriarcale s'exerce partout, dans les maisons, sur les lieux de travail, les lieux d'études, dans la rue, dans les transports, dans les établissements de soins, absolument partout dans la société", a-t-elle ajouté.
L'appel à la mobilisation a été signé par plus de 400 organisations (Fondation des femmes, Planning Familial, #Noustoutes...) et des personnalités (Angèle, Judith Godrèche et Vanessa Springora...).
Législation "incomplète"
Des syndicats, dont la CGT et la CFDT avec leurs secrétaires générales Marylise Léon et Sophie Binet attendues à Paris, seront également représentés dans les cortèges.
"Les gouvernements successifs ont multiplié les promesses mais les moyens sont dérisoires et en baisse, l'action politique est quasi-inexistante", déplorent les signataires, qui appellent à un "véritable sursaut".
En novembre 2017, quelques mois après son accession à l'Élysée, Emmanuel Macron avait déclaré l'égalité entre les femmes et les hommes "grande cause du quinquennat", avec pour "premier pilier" la lutte "pour l’élimination complète des violences faites aux femmes".
Un numéro d'appel d'urgence, le 3919, pour les femmes victimes de violences et leur entourage, a été mis en place ainsi que des téléphones grave danger et des bracelets anti-rapprochement notamment.
Des mesures saluées par les associations de défense des droits des femmes qui les jugent toutefois insuffisantes et exhortent le chef de l’État à changer de braquet.
Elles réclament un budget total de 2,6 milliards d'euros par an et une "loi-cadre intégrale" pour remplacer une législation actuelle qu'elles jugent "morcelée et incomplète".
Début novembre, la secrétaire d’État chargée de l'Égalité femmes-hommes Salima Saa a promis qu'elle annoncerait "des mesures concrètes et efficaces" pour le 25 novembre.
Ces mesures viseront entre autres à "améliorer les dispositifs d'aller-vers" les victimes notamment en milieu rural, renforcer "l'accueil et de la prise en charge des victimes" via une "formation des acteurs en première ligne", a-t-elle précisé.