Le gouvernement du Burkina Faso a ordonné le gel des biens et des ressources de 113 personnalités physiques et deux entités morales accusées de participation ou de financement d’actes de terrorisme, rapportent les médias locaux ce 21 novembre.
La restriction a été introduite pour six mois et peut être prolongée pour la même période, en vertu d’un arrêté signé le 19 novembre par le ministre de l’Économie et des finances, Aboubacar Nakanabo, précise la presse locale.
Parmi ces personnalités : l’ancien président de la Transition, Paul Henri Sandaogo Damiba, exilé au Togo depuis sa destitution par le coup d’État du capitaine Ibrahim Traoré en septembre 2022, et l’ancien ministre des Affaires étrangères, Djibrill Bassolé, ainsi que les journalistes Newton Ahmed Barry et Alpha Barry.
Outre ces personnalités bien connues du public burkinabé, la mesure concerne également des officiers, des agriculteurs et des commerçants de bétail, ainsi que deux groupes terroristes, le GSIM et l’État islamique au Grand Sahara.
Tous sont accusés de participation à des attentats terroristes ou de financement du terrorisme.
Le 5 novembre, le chef d’État du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, avait ordonné la radiation de 16 officiers de l’armée, dont l’ancien président de la transition Paul-Henri Sandaogo Damiba, «pour fautes jugées particulièrement graves».
En septembre, les autorités du Burkina Faso ont déclaré avoir déjoué une tentative de coup d'État qui aurait été préparée par d'anciens responsables et militaires ayant fui vers des pays voisins.
Selon le ministre burkinabé de la Sécurité, Mahamadou Sana, le réseau des conspirateurs, qui incluait des personnalités de haut rang, dont l’ancien président Damiba, aurait bénéficié du soutien de puissances étrangères et aurait eu des liens avec des groupes terroristes.
Le capitaine Traoré accuse régulièrement la France et des pays de la Cédéao, dont le Bénin et la Côte d’Ivoire, de «manigancer» contre son pays.
Le 16 septembre 2023, le Niger, le Burkina Faso et le Mali ont acté la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), pour contrer l’influence de la Cédéao, une organisation que ces trois pays jugent instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale.