C’est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal est déjà tombé, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu’on connaît… Et quelque soixante jours plus tard, voici Michel Barnier à Matignon. Pour combien de temps ?
C’est la question à 1 000 euros, que plus d’un se pose au Parti socialiste ces temps-ci – y compris autour d’Olivier Faure – et alors que le congrès doit se tenir avant l’été prochain. Critiqué y compris dans son propre camp (et allègrement par ses opposants, dont François Hollande), l’actuel premier secrétaire pourrait bien ne pas se représenter à la tête du PS. C’est en tout cas un scénario que les huiles socialistes envisagent très sérieusement. Une solution "pour le meilleur", disent-ils. "Partout dans les fédérations, personne ne veut revivre et refaire la guerre du dernier congrès de Marseille", explique un grand élu rose, plutôt fauriste que hollandais. A l’époque, des tricheries et des coups de billard à trois bandes avaient provoqué une crise historique sur fond de désaccord quant à la stratégie d’union avec Jean-Luc Mélenchon.
"Refaire un tel congrès avant les élections municipales serait un hara-kiri", poursuit notre élu PS, qui craint un congrès "d’autodestruction" dans un duel entre le clan Faure et les amis de François Hollande. Alors, au PS, on espère donc une troisième voie, dite "de réconciliation", sans que ces deux-là ne s’affrontent jusqu’à ce que mort s’ensuive. Traduction : un retrait d’Olivier Faure ou du candidat affidé à l’ex-président de la République. Un nom circule toujours plus pour cette troisième voie : celui de Boris Vallaud, le chef des députés socialistes, soutenu par plusieurs caciques du PS, toutes couleurs confondues : pro-Faure et anti, hollandais ou encore des soutiens de Carole Delga, l’influente présidente de l’Occitanie. Pax socialista ?
Lors d’une soirée à l’Institut du monde arabe, l’ancien Premier ministre Gabriel Attal a croisé le chaleureux hôte des lieux, Jack Lang. Admiratif du parcours de son jeune interlocuteur, l’ancien ministre de la Culture a néanmoins voulu le mettre en garde contre le péché d’orgueil consistant à penser qu’on peut avancer en politique en critiquant ceux qui vous ont promu. "Sois grand seigneur !" a conseillé l’aîné délicat. "Oui, vous avez raison", lui a répondu Gabriel Attal, pas contrariant.
Demandez donc à Marine Le Pen ce qu’elle pense de Laurent Wauquiez. Le député de la Haute-Loire s’est rappelé récemment à son bon souvenir, en annonçant la revalorisation des pensions de retraite. "Une arnaque considérable", assure en privé la cheffe de file du Rassemblement national. Avant d’ajouter : "Laurent Wauquiez n’est pas connu pour être le plus loyal de la place de Paris." Et s’il devenait un adversaire pour 2027 ? "Laurent Wauquiez sera peut-être un adversaire, mais sera-t-il un adversaire sérieux ? Je ne crois pas…" Fin novembre, voilà donc Laurent Wauquiez déjà habillé pour l’hiver.
Le Premier ministre, qui se dit souvent fier de son équipe gouvernementale – un jugement global qui n’empêche pas un regard plus sévère sur certains –, ne tarit pas d’éloges sur Astrid Panosyan-Bouvet. Il a notamment apprécié le dialogue qu’a su mener la ministre du Travail sur la réforme de l’assurance chômage.
Au RN, la chasse aux "brebis galeuses", selon l’expression consacrée, se poursuit en toute discrétion. La commission des conflits, organe du parti chargé de distribuer les sanctions disciplinaires, aurait, selon un de ses membres, déjà procédé à la purge d’une soixantaine de profils jugés "problématiques", écartés des fédérations dans les territoires. Objectif : éviter, en cas d’élections anticipées, de reproduire le cas des législatives 2024, où des dizaines de candidats frontistes avaient été épinglés pour des propos racistes, antisémites ou complotistes.
Si Anne Hidalgo décidait de ne pas se représenter, le sénateur communiste Ian Brossat s’est dit "disponible" et "capable" de briguer la mairie de Paris en 2026… Une ambition que l’ancien adjoint au logement et conseiller de la capitale depuis 2008 commençait à exprimer en privé. Le timing choisi par le chef de file communiste en interroge certains, alors qu’Emmanuel Grégoire (PS) – l’ex-dauphin de l’édile tombé en disgrâce au profit de l’adjointe socialiste Lamia El Aaraje, puis dernièrement du sénateur rose Rémi Féraud – vient de déclarer sa candidature, sans attendre la décision finale de la maire. "Anne Hidalgo a les communistes dans la main grâce aux accords de premier tour PS-PCF actés depuis 2014, analyse un lieutenant socialiste. Elle balance Brossat pour faire contre-feu à Grégoire", poursuit-il.