Les dépenses liées aux soins et biens médicaux ont "accéléré" pour atteindre 249 milliards d’euros en 2023 (+ 5,2 %), soit une dépense moyenne de 3 660 euros par habitant, selon le rapport annuel sur les comptes de la santé de la Drees, publié ce jeudi 21 novembre. Cette consommation de soins et de biens médicaux (CSBM) est "plus dynamique qu’avant la crise", tirée par la consommation de soins hospitaliers (+ 5,7 %), de soins de ville (+ 5,7 %) et de médicaments (+ 3,1 %), précisent les services statistiques des ministères sociaux (Drees). La part de ces dépenses dans le PIB diminue légèrement pour s’établir à 8,8 %, un niveau proche d’avant l’épidémie de Covid-19. Entre 2010 et 2019, la croissance de ces dépenses était d’environ 2,0 % par an.
La CSBM recouvre les soins hospitaliers, honoraires des médecins, dentistes ou laboratoires d’analyses, les soins paramédicaux, les transports de malades, les médicaments et dispositifs médicaux… En revanche, son périmètre ne comprend pas les soins de longue durée ou la prévention, comme la vaccination.
Dans le détail, les dépenses liées aux soins hospitaliers atteignent 122 milliards d’euros (49 % du total), portées par les salaires à l’hôpital et la hausse des prix de l’énergie. Les prix ont augmenté davantage dans le secteur public, conséquence d’une "hausse marquée des rémunérations à l’hôpital", dont l’augmentation des indemnités de gardes de nuit et de week-end, décidée à l’été 2023. Les soins de ville ont, eux, coûté 72 milliards d’euros (+ 5,7 %). La hausse est surtout forte chez les médecins spécialistes (+ 6,6 %). Entre 2019 et 2023, la dépense chez les spécialistes a augmenté de 18,5 %, contre 3,4 % chez les médecins généralistes. En 2023, le coût des transports sanitaires s’est aussi fortement accru (+ 10,8 %).
Les dépenses de médicaments quant à elles "augmentent pour la troisième année consécutive", atteignant 33 milliards d’euros. Pour la Drees, cette hausse reflète notamment "l’effet de l’innovation", alors que le nombre de boîtes de médicaments remboursables délivrées en pharmacie diminue, lui, de 1,1 %.
Depuis 2019, la structure du financement des dépenses de santé a évolué : la Sécurité sociale et l’Etat ont financé 80,1 % de la CSBM en 2023, soit 1,5 point de plus qu’en 2019, tandis que les organismes complémentaires en ont financé 12,4 % (-0,7 point) et les ménages 7,5 % (-0,9 point). Pour les ménages, ce reste à charge, après remboursements de l’Assurance maladie et des complémentaires santé, s’élève environ à 274 euros sur l’année par personne.