La "loi réglementant les services de santé", présentée au Parlement mardi, doit être discutée et votée dans les prochains jours. Elle devrait se heurter à des voix y étant opposées dans ce pays conservateur.
"L'inaccessibilité aux services de santé sexuelle et reproductive des adolescentes, y compris la contraception, entraîne des taux élevés de grossesses non désirées", a déclaré le ministre de la Santé Sabin Nsanzimana en présentant le projet aux députés.
Ses partisans soutiennent également que la loi actuelle discrimine les adolescentes en leur refusant le droit de prendre des décisions concernant leur santé reproductive, l'âge de la majorité sexuelle au Rwanda étant de 18 ans.
En 2022, le Parlement avait rejeté une initiative similaire, souligne néanmoins Aflodis Kagaba, directeur exécutif de l'ONG "Initiative pour le développement de la santé", qui a participé à la rédaction du projet de loi.
"Malheureusement, certaines personnes ne sont toujours pas ouvertes à l'idée", a-t-il déclaré à l'AFP, tout en indiquant avoir partagé de "nombreuses recherches et faits montrant que les jeunes sont sexuellement actifs et que nous devons les protéger".
"Je ne voterai pas pour ce projet de loi. A 15 ans, on est encore un enfant, mais avec une telle loi, les adultes vont facilement l'exploiter et abuser sexuellement de lui sans conséquences", a déclaré à l'AFP la députée Christine Mukabinani, du parti PS Imberakuri.
Selon le ministère de la Santé, le Rwanda enregistre de plus en plus de grossesses précoces. Entre janvier et juin 2024, plus de 10.000 grossesses précoces ont été enregistrées.
L'avortement au Rwanda n'est légal que s'il résulte d'un viol, d'un inceste ou d'un mariage forcé.