Le chef d’État du Burkina Faso, le capitaine Ibrahim Traoré, a ordonné la radiation de 16 officiers de l’armée, dont l’ancien président de la transition Paul-Henri Sandaogo Damiba, «pour fautes jugées particulièrement graves», rapporte la presse locale le 5 novembre.
Ces seize officiers, radiés par une série de décrets signés le 30 octobre dernier, sont accusés notamment d’ «atteinte à la dignité militaire», d’ «actions d’intelligence avec une puissance étrangère et des terroristes en vue de déstabiliser le pays», de «prise d’armes contre l’État» ou encore de «nuisance à la défense nationale», précise le média burkinabé Le Faso.
Parmi eux figurent donc le lieutenant-colonel Damiba, exilé au Togo depuis sa chute suite au coup d’État de septembre 2022, mais aussi le lieutenant-colonel Evrard Somda, ex-chef d’état-major de la Gendarmerie nationale, le colonel Yves-Didier Bamouni, ancien commandant des opérations dans la lutte antiterroriste, et le magistrat-commandant Alphonse Zorma, ancien procureur de la justice militaire de Ouagadougou.
Les lieutenants colonels Check Hamza Tidiane Ouattara, Souleymane Sanou, Boubakar Keita, Sidpassamdé Wilfried Ouedraogo et Malick Damandi Toguyen sont également radiés des cadres de l'armée. Deux commandants, quatre capitaines et un lieutenant complètent la liste.
Le 23 septembre dernier, le ministre burkinabè de la Sécurité, Mahamadou Sana, avait révélé le démantèlement d'un réseau impliqué dans une «tentative de déstabilisation» du Burkina Faso.
Ce réseau, selon ses déclarations, incluait des personnalités de haut rang, dont l'ancien président de la transition Paul-Henri Sandaogo Damiba, exilé au Togo depuis sa destitution en septembre 2022 par le capitaine Ibrahim Traoré, et d’autres officiers de l’armée suspectés de collaboration avec des puissances étrangères et des groupes terroristes.
Le capitaine Traoré accuse régulièrement la France et des pays de la Cédéao, dont le Bénin et la Côte d’Ivoire, de «manigancer» contre son pays.
Le 6 juillet dernier, il avait annoncé la création de l'Alliance des États du Sahel (AES), avec le Mali et le Niger, fondée pour contrer l’influence de la Cédéao, une organisation que ces trois pays jugent instrumentalisée par la France, ex-puissance coloniale.