Alors que les émissaires américains s'activent pour tenter d'arracher un cessez-le-feu au Liban à l'approche des élections présidentielles, le Hezbollah fait part d'un certain pessimisme quant à l'établissement d'une trêve avec l'armée israélienne.
«Il est probable que les fuites qui cherchent à répandre l'optimisme viennent des États-Unis et visent à servir l'agenda électoral du parti démocrate», a estimé le 31 octobre le ministre sortant de la Culture Mohammad Mortada, membre du parti chiite.
Sur son compte X, il a également déclaré que le Hezbollah soutenait «la position officielle de la République libanaise, telle qu’elle a été exprimée par le président du Parlement, Nabih Berry», chef du mouvement Amal, allié chiite du Hezbollah.
En l'occurrence, a-t-il développé, «soit un cessez-le-feu avec l'application de la résolution 1701 [du Conseil de sécurité, qui a mis fin à la guerre de 2006, ndlr.], soit la poursuite de la guerre». Le ministre libanais a ajouté que cette guerre, si elle devait se poursuivre, «fera souffrir l’ennemi autant que nous».
Il a également dressé un parallèle entre la volonté affichée par les responsables israéliens autour de ce cessez-le-feu et celles qu'ils avaient exprimées «dans les premières semaines de l’agression contre Gaza», et qui s'est «plus tard révélée trompeuse».
«Que cet ennemi et ceux qui le soutiennent tiennent compte du fait que la résistance est prête à continuer à repousser l'agression actuelle et à lui infliger des souffrances pendant des années», a-t-il encore déclaré. Une posture en adéquation avec celle du nouveau secrétaire général du Hezbollah, Naïm Qassem, dans son premier discours prononcé le 30 octobre.
Le 30 octobre également, le Premier ministre libanais Najib Mikati semblait optimiste sur la suite des négociations, citant un appel téléphonique avec l'émissaire américain Amos Hochstein.
«L'appel d'aujourd'hui avec Hochstein m'a suggéré que nous pourrions peut-être parvenir à un cessez-le-feu dans les prochains jours, avant le 5 du mois prochain», avait-il déclaré lors d'un entretien sur la chaîne libanaise Al-Jadeed, en faisant référence aux prochaines élections présidentielles américaines.
Le Premier ministre libanais a notamment reproché au Hezbollah d'avoir «tardé» à dissocier le front libanais de celui de Gaza. Le parti chiite, depuis le début de ses attaques contre l'État hébreu, martèle que celles-ci ne cesseraient pas tant qu'un cessez-le-feu ne serait pas effectif dans la bande de Gaza.
