C'est fou comme la dissolution a vraiment tout clarifié ! Ce second quinquennat est décidément à nul autre pareil. Le gouvernement Attal est déjà tombé, les élections européennes sont à peine terminées que le président décide de convoquer des élections législatives. Avec le résultat qu’on connaît… Et quelque soixante jours plus tard, voici Michel Barnier à Matignon. Pour combien de temps ?
Vous cherchiez Bernard Cazeneuve ? Sachez qu’il sera en salle 6 217, à l’Assemblée nationale le 13 novembre prochain (une date qui ne tenait qu’à la disponibilité des lieux), à partir de 18h30. L’un de ses soutiens, le député Liot Harold Huwart, en a fait le protagoniste principal de sa soirée-débat, autour du thème “Problèmes modernes, solutions radicales”, une référence au Front républicain de 1956, porté par Pierre Mendes France. L’organisateur de l'événement assure attendre près de 200 personnes, dont "30 à 40 parlementaires", des députés Liot, MoDem et autres macronistes désabusés - pour l’heure, aucun socialiste n’a encore confirmé sa présence.
Le serpent de mer vogue encore. La ministre de la Santé Geneviève Darrieussecq a reçu la semaine dernière Patrick Stefanini et Claude Evin, auteurs en décembre 2023 d’un rapport sur l’aide médicale d’Etat (AME). La ministre a rencontré les deux hommes séparément, pour des raisons d’agenda. Le rapport sur ce dispositif d’accès aux soins des étrangers en situation irrégulière avait été commandé par Elisabeth Borne, lors de l’examen de la loi immigration. Geneviève Darrieussecq, ouverte à des ajustements de l’AME, refuse sa suppression pure et simple. Elle doit composer avec le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau, favorable à sa transformation en une aide médicale d’urgence (AMU). Tous deux doivent échanger prochainement.
En politique et à l’Elysée en particulier, quand une polémique enfle, il est toujours pratique de pouvoir pointer du doigt des conseillers, coupables d’avoir pris trop de libertés. Mais il semblerait que dans le cas de la controverse suscitée par la présence de Yassine Belattar dans la délégation française accompagnant Emmanuel Macron au Maroc, personne ne puisse endosser la responsabilité de cette décision… à part le chef de l’Etat en personne. A l’Elysée, on jure que c’est le président et lui seul qui a souhaité convier l’humoriste condamné pour menaces de mort. Si en novembre 2023, L’Express révélait que Belattar avait été reçu par deux conseillers du président, ces derniers n’ont pas, cette fois, joué les intermédiaires ni même soufflé l’idée de l’invitation. Emmanuel Macron n’a besoin de personne pour "s’intéresser aux anecdotes".
"J’ai adhéré en 2016, alors simple marcheur, comme des milliers d’entre vous", écrit Gabriel Attal dans sa lettre de candidature au poste de secrétaire général de Renaissance. Déjà, dans une tribune publiée début octobre par L’Opinion, des présidents départementaux du parti soulignaient que l’ex-Premier ministre était "engagé depuis les premières heures en 2016". Une insistance qui ne passe pas inaperçue. Un membre du premier cercle d’Emmanuel Macron garde un souvenir moins idéal de ses débuts : "Au meeting de Lyon, en février 2017, Attal se planquait, car il avait aussi demandé l’investiture du PS..." La politique, cet univers impitoyable.
Dans Vingt mois à Matignon (Flammarion), Elisabeth Borne dévoile un conseil que lui a donné un jour François Bayrou : "Moi, j’ai un principe simple en politique, je me demande ce que mon ennemi voudrait que je fasse et je fais le contraire." Il suffisait d’y penser!
Le groupe parlementaire Vert vit bien, ni le congrès à venir, ni les derniers remous liés à l’affaire Bayou n’ont l’air, pour l’heure, de brusquer le collectif. Il y a en revanche un sujet qui laisse songeur certains députés écolos : celui des quelques anciens Insoumis qui siègent désormais à leur côté. "Humainement c’est sympa, on a de vrais débats, confie un député. Le souci c’est qu’on n’a pas la même ligne politique, Alexis Corbière par exemple, c’est un marxiste, pas un écolo." "On garde certains réflexes et autres marqueurs politiques !", constate l’ex-LFI Hendrik Davi, qui a lui-même noté que le petit groupe des purgés avait tendance à se différencier sur un certain nombre de sujets.
Eric Ciotti a trouvé un joli pied à terre. L’Union des Droites pour la République (UDR) a fini par prendre ses quartiers en face du siège des Républicains, à deux pas de l’Assemblée nationale… et donc au cœur du Tout-Paris politico-médiatique. 11 place du Palais Bourbon, on travaille ! Et pour le faire savoir, on organise parfois les réunions - comme ce mercredi matin - face aux baies vitrées du bâtiment.