Comme une sorte de transhumance annuelle, l’automne breton livre chaque année son défilé de bateaux, qui désertent un à un les ports de la côte atlantique afin de faire route commune vers Les Sables d’Olonne, théâtre tous les 4 ans de la plus grande fête de la course au large en solitaire. Si elle y a déjà pris part en 2020, dans des conditions bien particulières marquées par la pandémie de Covid19, Clarisse Crémer n’en savoure pas moins cette étape si particulière dans la préparation d’une course. Sans jamais laisser l’émotion l’emporter sur la lucidité, l’objectif étant clair : garder son énergie et sa concentration pour le 10 novembre prochain.
Clarisse, comment te sens-tu à un peu moins d’un mois du départ de ton deuxième Vendée Globe ?
Je me sens bien ! Ces dernières semaines ont été quelque peu fatigantes car nous avions encore beaucoup de choses à faire en peu de temps, mais globalement, tout est plutôt positif. J’ai pu effectuer mes dernières navigations de tests ce début de semaine et j’ai terminé de préparer mes affaires ainsi que mon avitaillement, hormis le frais et autres petits détails.
Comment vont s’organiser tes trois semaines de Village ?
Pour moi, il ne me restera finalement pas grand chose, il s’agira surtout de faire encore un peu de prépa météo, revoir toutes les petites choses qu’on ne veut pas oublier. C’est surtout le bateau qui a encore besoin d’un peu de préparation. Je vais heureusement pouvoir compter sur mon équipe pour m’accompagner dans ces derniers préparatifs techniques, ainsi que sur ma belle-sœur Léna pour le côté logistique.
Ce sera ta deuxième participation au Vendée Globe, comment l’abordes-tu par rapport à la première fois ?
Plutôt bien, tant physiquement que psychologiquement ! Il est vrai que c’est quand même plus facile quand c’est la deuxième fois, je sais un peu plus ce qui m’attend, j’ai moins d’angoisse ou d’inquiétude. J’ai aussi moins l’impression d’avoir tout à prouver, après un premier Vendée en quelque sorte « servi sur un plateau ». Cette fois-ci, je profite même davantage d’être sur la ligne de départ, c’est un premier sentiment de victoire et de réussite d’être parmi les 40, ça enlève finalement un peu de pression.
C’est assez paradoxal finalement car je pars plus sereine, mais en sachant aussi que ça va être difficile, consciente de la montagne qui est devant moi ! Je pense donc être beaucoup plus prête mentalement que la dernière fois. Et physiquement, je suis peut-être un peu moins solide qu’il y a quatre ans, parce que j’ai eu un projet où j’ai eu moins le temps de faire ma prépa physique, mais j’ai réussi à bien rattraper mon retard ces derniers mois. Donc ça va et j’ai déjà hâte de partir !