« Le Doliprane comme les autres paracétamols, on en délivre tous les jours » pointe Claire Cadix, médecin à Ger (Pyrénées-Atlantiques). Ce n’est ni plus ni moins que l’une des marques de paracétamol comme le Dafalgan (fabriqué à Agen) ou l’Efferalgan. Mais comme « il était le premier, il s’est taillé la part du lion », rappelle la généraliste, Un paracétamol parmi d’autres qui agissent comme antipyrétique (contre la fièvre) et antalgique (contre la douleur) de niveau 1.
Seuil de toxicitéLe niveau 1 correspond, même si la notion est subjective, aux douleurs modérées, avant les antalgiques de niveau 2 comprenant les médicaments à base de codéine (donc d’opium) puis ceux de niveau 3, les produits morphiniques. Ce paracétamol « peut être prescrit à tout âge, pour les enfants à raison de 60 mg par kilo et par jour et chez les adultes, c’est moins de 3 g ou moins de 4 g par jour selon le seuil de toxicité » approfondit la syndicaliste de la Fédération des Médecins de France. « À 8 g, précise-t-elle, on met le foie en mauvaise posture parce que c’est un médicament qui est métabolisé, c’est-à-dire qu’il est transformé au niveau du foie ». Une surdose pouvant « entraîner des lésions au niveau du foie » […] jusqu’à « une hépatite médicamenteuse ». Les dommages peuvent également survenir « quand on prend régulièrement 3 à 4 g tous les jours pendant plusieurs semaines ».
"Un fleuron de la France"Pour Claire Cadix, le débat paracétamol contre aspirine n’a pas ou plus lieu d’être. « Les indications ne sont pas du tout les mêmes. On en est revenu de l’aspirine en antalgie ! Il est désormais surtout prescrit comme antiagrégant (fluidifiant) en prévention des pathologies cardiovasculaires ».
Quant aux génériques du Doliprane, la praticienne assure qu’il « fonctionne aussi bien que la marque… si l’on met de côté la subjectivité des patients ». Force est de constater cependant que « le Doliprane est entré dans la culture » et que certains patients le préfèrent à toute autre marque. Pour couper court, « de nombreux médecins indiquent paracétamol sur l’ordonnance et le patient tranche » au moment de la délivrance en pharmacie. La polémique qui a jailli à l’annonce de sa vente par Sanofi, laisserait entendre que le Doliprane, si prisé des patients dans l’Hexagone, « est un fleuron de la France ».
Ce n'est pas un bonbonFacile à repérer grâce à son packaging coloré, le paracétamol de Sanofi se décline en différentes formules pour les enfants. Mais il faut savoir que pour les très jeunes patients, qui n’avalent pas encore les comprimés, « seules les formules en sirop, en suppositoires et en sachets sont remboursées par la Sécurité sociale ». Les autres formes agrémentées de parfums appétissants, délivrées notamment sous forme de sticks, « sont en médicaments conseils » et « ils ne sont pas pris en charge par la Caisse ». Sachant que « le Doliprane en sachet, c’est très amer, ce n’est pas bon du tout », les parents trancheront… Non sans faire passer le message qu’un médicament n’est pas un bonbon.
Sophie Leclanché