« Voilà ce qu’il reste de la cuisine… » Dépitée et encore sous le choc de la brusque montée des eaux, cette sinistrée d’une petite rue perpendiculaire à celle des Moulins, à Brives-Charensac, n’en revient toujours pas. Le niveau est monté jusqu’à près d’1,50 m dans la maison. De l’eau mais surtout de la boue a pratiquement tout détruit sur son passage…Vendredi matin, les habitants de Brives-Charensac ont commencé à vider les maisons. Photo C.Coffy
« Il y a de l’eau partout. On a essayé de monter un maximum d’affaires mais tout est allé trop vite », lance la fille de cette sinistrée en ouvrant le tiroir à couverts encore rempli d’eau. Pièce après pièce, le constat est le même : des meubles couchés, la télévision gisant au sol et le canapé retourné… Il est même difficile à croire que quelqu’un vivait bien ici il y a moins de 24 heures.
« Nous avons subi une vague qui est montée de plus d’un mètre en l’espace d’une petite heure. C’était vraiment très impressionnant. En 2008, le niveau avait atteint 80 cm. Cette fois, c’est monté beaucoup plus haut et tout est imbibé d’eau. Clairement, il faut tout refaire. Mes parents ne pourront plus vivre ici durant plusieurs mois. Pour les prochains jours, ils vont dormir à l’hôtel »,.
Un peu plus loin, le bruit des pompes à eau résonne au niveau de la résidence Le Picardie. Dès jeudi matin, les sapeurs-pompiers avaient fait du porte-à-porte dans ce quartier pour inciter les habitants à se réfugier ailleurs ou se mettre en hauteur. Ils sont encore là, le lendemain, pour aider les riverains à sortir les affaires trempées tandis que les tractopelles raclent le goudron afin d’éliminer cette boue tenace qui s’infiltre partout. Sur les trottoirs et dans les bennes, du mobilier s’entasse. Pour la plupart, à en juger leur état, ils sont à jeter.« Quand mon grand-père habitait la maison en 1980, il y en avait jusqu’au balcon. En 2008, l’eau n’est même pas rentrée dans la cour. Mais là, on a eu au moins 50 cm à l’intérieur. Donc pour moi cette crue reste inédite », lance ce fils de sinistrée en découvrant les importants dégâts dans la maison de sa mère.Enfin, tout au bout de la rue, le pont de La Chartreuse ne relie plus les deux rives de la Loire, qui était en furie il y a encore quelques heures. La partie en bois de l’ouvrage a été embarquée par le fleuve en crue. Comme un symbole de cette rue des Moulins qui se souviendra à coup sûr de ce 17 octobre 2024.
Christophe Coffy