Contre Julien M., créateur de l’association Enfance et bien être, la procureure a notamment requis sept ans de prison, avec mandat de dépôt, 20.000 € d’amende et des interdictions définitives de travailler avec des mineurs ou dans l’aide à la personne.
Idem contre Bruno C. qui a volé au secours du premier nommé quand il a eu ses problèmes fiscaux.
Contre Antoine M., père de Julien, la procureure a requis un an de prison et 50.000 € d’amende. Contre son épouse Colette, qui a transmis son activité à son fils Julien, elle a requis un an de prison, 50.000 € d’amende et une interdiction de travailler avec des mineurs de cinq ans. La saisie du domicile du couple a en outre été requise.
Contre Gabrielle S., ex-femme de Julien M., trésorière de l’association, la magistrate a requis quatre mois de prison avec sursis et 20.000 € d’amende.Pour les autres prévenus, les accueillants, les réquisitions oscillent entre deux ans de prison et la relaxe partielle ainsi que de 750 à 3.000 € d’amende. Avec majoritairement du sursis.
Le banc des organisateurs et celui des pantins, des pigeonsPour les avocats de ces derniers, il n’y a pas de bande organisée entre leurs clients, la famille M. et Bruno C. « On ne peut pas mettre tout le monde dans le même sac », estime l’avocate de Sébastien G. Elle compare l’association à la salle d’audience, avec « le premier banc, celui des organisateurs et le banc des pantins, des pigeons, qui ont permis par leur ignorance, leur malléabilité que M. et C. mettent en place une organisation lucrative ». Sentiment partagé par ses consœurs et confrères qui, comme elle, ont plaidé la relaxe ou la dispense de peine pour le défaut d’agrément et le travail dissimulé.
L’avocate de Pascal P. s’est indignée que soit requis contre lui « le double de ce qui est proposé pour les parents M., qui ont tout organisé ».Le conseil de Gabrielle S. a plaidé la relaxe pour le travail dissimulé parce qu’elle n’est « ni gérante de fait, ni de droit de l’association ».
Pour l’avocate de Colette et Antoine M., c’est à « l’arrivée de C. » que ça a dégénéré. Elle demande la relaxe pour les infractions postérieures pour sa cliente. Pour Antoine M., elle demande la relaxe intégrale puisqu’il avait un travail et ne travaillait pas pour l’association. Elle demande aussi au tribunal de rejeter la demande de saisie de leur maison, remettant en question l’équité pour son client.
Décision le 18 décembreL’avocat de Bruno C. n’a, comme son client, pas contesté les violences. Il a tenté de minimiser son rôle, estimant qu’Enfance et bien être « n’est que le prolongement » de l’association Le Bonheur est dans le pré, montée par Colette M. Il a présenté son client comme un « commercial », chargé de recruter des familles, un « homme à tout faire » exécutant les décisions de Julien M. Il a plaidé la relaxe pour l’administration de substance nuisible pour laquelle « l’intention n’est pas établie ».
L’avocate de Julien M. a comme lui reconnu les violences contre Mathias G. contestant ou minimisant les autres en remettant en question la parole des ados. Elle demande la relaxe pour le faux et usage de faux et pour l’administration de substance nuisible. Pour elle, « sept ans de prison, c’est disproportionné ». Elle demande du sursis probatoire.
Les avocats de la défense ont jugé les demandes de ceux des parties civiles agissant au nom de l’association Innocence en danger - que les prévenus versent solidairement 19.000 € à l’association, 10.000 € à chaque enfant et 5.000 € aux parents de Mathias G. - disproportionnées pour les uns et pas fondée pour ceux dont les clients ne sont poursuivis pour aucune violence.
Le tribunal rendra sa décision, mise en délibéré, le 18 décembre prochain.
Florent Pétoin
X : @FloPetoin