La justice a ordonné vendredi 18 octobre une expertise pour déterminer si les images d'une émission "Complément d'enquête" sur France 2, où Gérard Depardieu tenait des propos à caractère sexuel envers une fillette, avaient été manipulées comme l'acteur le prétend.
Dans une décision consultée par l'AFP et révélée par Télérama, la cour d'appel de Paris ordonne cette expertise des images brutes tournées dans un haras lors d'un voyage en Corée du Nord en 2018, "aux frais avancés de M. Depardieu qui a intérêt à ce que cette mesure soit diligentée". Elle infirme en partie un jugement rendu au civil en mai, en première instance, qui avait ordonné à la société de production Hiraki de remettre directement les images à l'acteur. Cette décision avait suscité les craintes de Reporters sans frontières qui dénonçait "un risque d'atteinte au secret des sources" et Hiraki avait fait appel.
Une énorme polémique après l'émissionTournées lors d'un voyage avec Yann Moix en 2018, les images ont été rendues publiques par cet épisode de "Complément d'enquête", fin 2023. On pouvait y voir Depardieu multiplier les commentaires misogynes et insultants dans le haras, tandis qu'à l'écran une fillette faisait du cheval.
L'émission avait suscité une énorme polémique et précipité la chute de l'acteur, mis en cause par plusieurs femmes pour des viols et des violences sexuelles. Gérard Depardieu affirme que le montage est trompeur et que ses propos n'étaient pas destinés à la jeune fille, ce que l'expert devra déterminer, et prétend aussi qu'il s'agissait d'une scène de fiction.
— Manon Aubry (@ManonAubryFr) December 7, 2023
Le groupe France Télévisions avait déjà fait authentifier le passage incriminé par un huissier de justice et assuré qu'il n'y avait "aucun doute et aucune ambiguïté" sur le fait que la jeune fille était visée par les propos de Gérard Depardieu. Ce dernier doit par ailleurs être jugé le 28 octobre devant le tribunal correctionnel de Paris pour des agressions sexuelles commises sur deux femmes lors du tournage du film de Jean Becker "Les volets verts", en 2021.
Avec AFP