« Tout roule » pour Théo Guivarch. Alors qu’il s’apprête à pallier une deuxième fois la suspension de Massamba Ndiaye à Bastia, le portier clermontois savourait surtout, ce mercredi, la météo, pourtant bien différente de celle de sa Bretagne natale… « 25° C, on est en tee-shirt, c’est très bien », rigolait-il. Il fera à peine plus frais, mais plus humide, ce vendredi soir à Furiani. Et l’ambiance promet d’être chaude à souhait.
Théo, comment se sont passées ces deux semaines depuis le succès face à Guingamp (4-1) ?
« Le groupe va forcément mieux après une victoire. On avait à cœur de continuer à bosser tous ensemble. C’est ce que l’on a fait, on a travaillé dur. On espère que ça va payer à Bastia. »
Ressentiez-vous l’urgence d’un résultat avant ce match ?
« D’un point de vue comptable, il était urgent de prendre des points, oui. Mais quand on a abordé cette rencontre, on n’était pas inquiet. On a su être patient, on a fait un super match avec une réussite totale. C’était important et c’est venu au bon moment. »
Racontez-nous le deuxième but, où votre dégagement vers Famara Diedhiou précède sa passe décisive pour Ousmane Diop.
« Comme Yohann Magnin était un peu en difficulté avec un joueur dans son dos, je me suis rendu disponible. Mais c’est un ballon que l’on va aussi gratter devant, avec de la réussite dans le duel. Ça finit en but derrière, c’est tant mieux. »
C’était travaillé à l’entraînement ?
« Oui, j’ai essayé de trouver une zone où il y avait des joueurs disponibles et cela a payé. »
« Je suis un gardien moderne »Comment définiriez-vous votre style ?
« Je suis un gardien, je pense, moderne, avec des styles d’arrêts propres à chaque situation. On essaie d’utiliser notre taille au maximum, que ce soit dans les duels ou le jeu aérien. »
Et une certaine prise de risque dans la relance courte ?
« Ce sont des risques parfois nécessaires pour aller de l’avant et casser tout un bloc. Sur certaines situations, j'ai voulu en prendre trop. On aurait pu le payer cher. Mais ça va revenir parce que cela fait pas mal de temps que je n’avais pas joué 90 minutes. Il faut faire attention au tempo du match aussi, jouer vite ou poser le jeu. On a analysé tout ça à la vidéo. On a aussi travaillé, à l’inverse, sur des situations où prendre plus de risques aurait pu payer. C’est plus facile de voir à l’écran les joueurs disponibles. »
Si vous êtes aussi performant à Bastia, il sera difficile de vous renvoyer sur le banc au retour de N’Diaye…
« Ce sont les choix du coach. Moi, je suis là pour faire mon travail, essayer d’aider au mieux l’équipe. Mais je suis un compétiteur. Je reste sur trois saisons pleines, donc j’ai envie de jouer le plus possible. Je ne vais pas penser au futur. Je vais essayer d’être le plus important possible dans l’équipe pour qu’on continue à performer tous ensemble. Enchaîner, c’est important d’un point de vue comptable, mais aussi pour la confiance. »
« C'est un peu hostile là-bas »Vous connaissez Furiani ?
« Je n’y ai jamais joué. On en parlait tout à l’heure (mercredi, ndlr) dans le vestiaire. À Ajaccio, oui, avec Rodez et face au Gazélec avec Guingamp en Ligue 1, mais à Bastia jamais. Ajaccio et Bastia, c’est différent. On va découvrir. C’est un peu hostile là-bas, mais ce sont des matchs que l’on a envie de jouer. »
Des matchs où on va se faire chahuter, insulter. Moi, ça me plaît, ça me booste. Je préfère ça à un stade sans ambiance. Ce sont des sensations qui donnent envie d’être performant.
Avoir un public bouillant dans votre dos durant une heure et demie, cela ne vous perturbe pas ?
« Justement, ça me plaît ! J’aime bien jouer avec le public. Mais avec ce genre de supporters, on va faire attention quand même… (rires) Je ne suis pas un provocateur. Disons que je préfère le prendre dans ce sens-là que d’être intimidé par les insultes et la foule. En jouer peut me procurer plus de confiance et d’efficacité lors du match. »
Propos recueillis par Sébastien Devaur
