Dans le box, lundi, le Montluçonnais de 44 ans, à qui il est reproché pas moins de huit infractions visant son ex-compagne et son entourage, a l’air hagard. Devant le tribunal correctionnel, il reconnaît avoir pénétré dans l’appartement de son ancienne conjointe, le 4 octobre, et l’avoir saccagé, avoir détruit des objets, des vêtements, mais aussi avoir volé, entre autres, un ordinateur grâce auquel il accède au compte de son ex pour suspendre son abonnement téléphonique.
L’épilogue de plusieurs mois de comportements violents.
La moitié des faits reconnue« Il avait un problème avec l’alcool, alors, en mai, on a décidé de ne plus vivre ensemble », raconte la victime à la barre. Le couple continue de se fréquenter mais un premier épisode violent survient le 1er août. Le prévenu frappe la jeune femme avant de s’acharner sur sa voiture. Il crève ses pneus avec un couteau et dégrade la carrosserie. « Oui, c’est vrai », reconnaît-il. Ce soir-là, les pneus d’un proche venu la voir sont également crevés. « Mais c’est pas moi ! », prétend-il cette fois.
De la même manière, le quadragénaire assure ne pas avoir incendié le scooter de son ex-beau-frère, le 28 août, et ne pas avoir sectionné les câbles de freins de la voiture de son ex-compagne, le 26 septembre. Il jure aussi ne pas l’avoir harcelée à l’aide d’un faux compte sur les réseaux sociaux.
« Vous aviez pourtant tout reconnu en garde à vue, remarque la présidente. Vous aviez expliqué que, depuis la séparation, plus personne ne venait vous voir, que vous vous étiez retrouvé bien seul… »
« J’ai été harcelé au commissariat. Ils me disaient que j’étais un menteur, alors j’ai inventé. » Une thèse soutenue par son avocat Me Héas.
« C’est monstrueux »Mais pour le procureur de la République, aucun doute : « Nous avons affaire à quelqu’un de dangereux. C’est monstrueux de faire subir ça à la femme qu’il a aimée ». Il requiert dix-huit mois d’emprisonnement avec maintien en détention, un suivi sociojudiciaire de cinq ans avec une peine de deux ans ferme en cas de non-respect de ce suivi et une interdiction de détenir une arme pendant cinq ans.
Le tribunal, qui a décidé de relaxer le prévenu uniquement pour les faits de harcèlement, est allé en deçà : dix-huit mois d’emprisonnement dont neuf avec sursis probatoire de deux ans, avec obligation de suivre des soins, de travailler, d’indemniser les victimes, l’interdiction d’entrer en contact et de paraître aux abords du domicile de son ex-compagne et l’interdiction de porter une arme. Il est maintenu en détention.
Laura Morel