L’Histoire de Souleymane de Boris Lojkine, en salles depuis le 9 octobre, a révélé Abou Sangare. Lors du dernier Festival de Cannes, l’acteur guinéen de 23 ans avait remporté le prix d’interprétation masculine décerné par le Jury Un Certain Regard, présidé par Xavier Dolan. Apprenti mécanicien dans la vie, il est également demandeur d’asile et faisait l’objet d’une OQTF (Obligation de Quitter le Territoire Français) jusqu’à ces derniers jours. Depuis Cannes, beaucoup se demandaient si la prestigieuse distinction lui permettrait d’obtenir la levée de cette restriction juridique. C’est désormais le cas, puisque le préfet de la Somme a sollicité un réexamen de sa situation.
Ce lien entre l’acteur et le film de Lojkine est d’autant plus fort que le personnage de Souleymane, interprété par Abou Sangare, fait face aux mêmes problématiques. Livreur à vélo, il se prépare lui aussi, pendant 48 heures fébriles, à un rendez-vous décisif avec l’OFPRA (Office français de protection des réfugiés et apatrides) dans le cadre de sa demande d’asile. L’acteur, quant à lui, a déjà essuyé trois refus de titre de séjour. Le film pose une question aux spectateur·ices : selon vous, Souleymane mérite-t-il de rester en France ?
Ce jeudi 10 octobre, deux députées, Cyrielle Chatelain et Danielle Simonnet, ont interpellé le ministre de l’Intérieur Bruno Retailleau demandant la régularisation de l’acteur : “Sa situation correspond aux critères de régularisation par le travail mentionné par la circulaire Valls (présence sur le territoire depuis au moins 5 ans, justifie d’une activité professionnelle d’au moins 8 mois sur les 24 derniers mois)”.