Lors d'un meeting soigneusement mis en scène au stade Bauer, antre légendaire du club de football Red Star, l'édile de 51 ans a lancé le mouvement "La France humaine et forte", devant quelques milliers de personnes massées dans les gradins, dont des figures du Parti socialiste. L'ancien président de la République François Hollande redevenu député était présent, tout comme le premier secrétaire actuel du PS Olivier Faure.
Karim Bouamrane avait choisi de s'asseoir en début de meeting dans les gradins auprès de Carole Delga, présidente de la région Occitanie. Et après son discours, il a été rejoint sur la pelouse du stade par Carole Delga et le député européen Raphaël Glucksmann.
Etait également présent au meeting l'ancien ministre d'Emmanuel Macron, Clément Beaune.
Les déclarations du nouveau ministre de l'Intérieur "nous font mal, très mal, il explique que la France et sa tradition d'accueil sont un problème pour notre pays" et "il assimile l'immigration à l'insécurité", a déploré Karim Bouamrane dans son discours, accusant le gouvernement Barnier d'être "sous tutelle du RN".
"Est-ce qu'il faut contrôler les flux migratoires? Oui... A-t-on besoin d'immigration? Évidemment!", a-t-il clamé, en évoquant notamment la proportion de médecins ou d'aides à domicile issus de l'immigration.
Ancien cadre informatique, Karim Bouamrane avait été l'un des premiers édiles d'origine maghrébine à prendre la tête d'une ville de plus de 50.000 habitant. Maire depuis 2020 de Saint-Ouen-sur-Seine, vice-président du département de Seine-Saint-Denis chargé de la culture, il a surtout pris la lumière durant l'été à la faveur des Jeux olympiques, sa ville abritant le village des athlètes.
Il s'est ensuite beaucoup exprimé dans les médias, quand son nom a soudain été glissé parmi d'autres comme Premier ministrable, au grand dam du NFP soudé derrière Lucie Castets.
"Oui le président aurait dû nommer un ou une Première ministre de gauche, et nous à gauche, nous aurions dû tout mettre en oeuvre pour être en responsabilité, tout", a-t-il redit, lui qui avait appelé la gauche à négocier et accepter des compromis pour former un gouvernement.
"Il aurait fallu rompre avec la posture du 100% du programme (adoptée par Jean-Luc Mélenchon dès le soir du second des élections législatives, ndr). Avec cette posture, nous avons obtenu 100% de rien", a-t-il insisté, appelant la gauche à "sortir de la tenaille d'une radicalité qui divise".