Le cas est atypique : à Cournon-d’Auvergne, la gare est située à près de 2 km du bourg. « La raison est historique : à l’arrivée du chemin de fer, les Cournonnais ont eu peur que le train apporte des maladies », sourit le maire de la commune, François Rage.
Cette gare, longtemps perdue au milieu de zones agricoles, a connu un tournant dans les années 50 avec le développement, à ses côtés, de la zone d’activités économiques Cournon-Le Cendre. Elle est désormais au cœur d’un vaste projet de transformation urbaine, mené par Clermont Auvergne Métropole, à propos duquel les habitants ont actuellement leur mot à dire. Explications.
Le constat« La zone d’activités est vieillissante », expose François Rage, par ailleurs vice-président de la métropole :
Elle a besoin d’une requalification pour répondre aux enjeux à venir en termes de mobilités, d’espaces publics, de mixité d’usages. Mais elle a un atout énorme : c’est la gare, sauf que celle-ci n’est aujourd’hui pas très attractive. Les mobilités de demain s’articuleront autour de ce point fixe, d’autant plus que la ligne de tram-bus d’InspiRe passera à proximité et qu’il y a l’autoroute.
Et l'élu d'ajouter : « Le deuxième constat, c’est que cette zone a été rattrapée par l’urbanisation de la pointe de Cournon avec un développement un peu anarchique du commerce. Si on veut que ça fasse sens, il faut l’encadrer. »
Le projetTechniquement, il prend la forme d’une Zone d’aménagement concerté (ZAC). Concrètement, il porte sur un périmètre de neuf hectares autour de la gare (au cœur d’une zone d’activités qui s’étend, elle, sur 300 ha). Neuf hectares où se mêlent aujourd’hui terrains vierges, activités économiques, quelques habitations et de larges voies de circulation automobile peu propices aux cheminements doux. La première étape porte, depuis quelques mois déjà, sur l’acquisition, par la collectivité, de tout ce foncier. Il faut imaginer ensuite que presque tout sera détruit afin de partir d’une feuille blanche.
Pour construire quoi ? De grands objectifs ont été fixés (valoriser l’accès à la gare, créer 74 logements, 18.000 m² de bureaux, 7.000 m² d’artisanat, 20.000 m² de surfaces perméables, 1,5 km de pistes cyclables…). Mais tout reste à définir avec précision, voire à imaginer. « On souhaite faire quelque chose d’un peu phare sur ces 9 ha pour encourager les investisseurs privés à prendre le relais autour, dans l’ensemble de la zone d’activités », expose François Rage.
Impossible pour l’heure de chiffrer les investissements nécessaires pour ce projet d’envergure. Seule certitude : avant même les premiers chantiers sur le périmètre de la ZAC, la collectivité va reprendre les 8 km de voirie de la zone d’activités, pour les verdir et faire une place aux vélos et aux piétons.
Le calendrierUne phase de concertation de la population, entamée le 2 septembre, se poursuit jusqu’au 4 octobre. « C’est l’occasion de faire connaître le projet aux habitants et de les faire participer à la création de ce futur quartier, car nous n’en avons pour l’instant qu’une esquisse », décrypte Séverine Gasc, cheffe de projets urbains et économiques à Clermont Auvergne Métropole.
L’étape suivante portera sur la poursuite des études, la création de la ZAC espérée début 2025 puis la programmation des travaux. « C’est un projet sur le long terme, mais on peut imaginer que d’ici une quinzaine d’années, ce soit un nouveau quartier important de Cournon », imagine François Rage.
Pour participer à la concertation. Rendez-vous à l’hôtel de ville de Cournon, au siège de la métropole de Clermont-Ferrand, sur le site internet de la métropole ou envoyez un mail à quartiergarecournon@clermontmetropole.eu. Des permanences sont aussi proposées les mercredis de 14 heures à 17 heures à la Maison du projet de Cournon, place Joseph-Gardet.
Arthur Cesbron
