Émilie vient de réaliser un bilan complet dans l’Unité de nutrition et chirurgie bariatrique du Pôle santé République (groupe Elsan) à Clermont-Ferrand.
« Cette rencontre avec des professionnels de santé a été très agréable, sans aucun jugement et dans un cadre très calme, un peu à l’écart dans l’hôpital. C’est plus facile ainsi de se poser, de discuter », explique cette maman de quatre enfants qui a déjà subi une chirurgie de l’obésité il y a dix ans.
400 adultes accompagnés par an« À l’époque, j’habitais dans une autre région et je n’ai eu aucun suivi. Après l’opération, on ne sait pas quoi faire. J’ai progressivement regrossi et pourtant aujourd’hui, il faut que je puisse bouger pour bien m’occuper de mes enfants. Ici, on m’a proposé plusieurs choses et je me suis sentie écoutée, comprise. Cet accompagnement me motive et me faire dire que tout n’est pas perdu. »
Comme Émilie, près de quatre cents adultes sont accompagnés dans cette unité créée en 2024. Il s’agit d’une unité de la clinique de la Plaine transférée au Pôle santé République en début d’année.
« À travers cette unité, nous avons la volonté de travailler sur la problématique de l’obésité en lui consacrant une équipe pluridisciplinaire médico-chirurgicale dédiée avec un accompagnement au long cours », explique Romain Auriac, nouveau directeur du PSR.
Équipe pluridisciplinaireAinsi, l’équipe comprend une secrétaire, une médecin nutritionniste, trois diététiciens, deux psychologues et trois chirurgiens digestifs et bariatriques. « L’objectif est de proposer un accompagnement en individuel et en collectif avant et après la chirurgie, même si la prise en charge du patient n’aboutit pas forcément à la chirurgie », souligne Sarah Béraud, psychologue et coordinatrice de l’unité.
Prévention du risque de rechuteDans cette approche globale et multidisciplinaire, le patient réalise tout d’abord un bilan à la fois diététique, psychologique et médical. Puis en fonction de ce bilan, lui sont proposés des ateliers collectifs d’éducation thérapeutique. Une quinzaine d’ateliers différents (nutrition, socioesthétique, sport santé…).
« Le patient suit un parcours individualisé. L’obésité est une maladie souvent stigmatisante, notre approche va donc être bienveillante, non jugeante afin d’apprendre à se reconnecter aux sensations, à retrouver un comportement alimentaire sans parler de régime et une estime de soi… L’objectif étant de parvenir à une qualité de vie. S’il doit y avoir chirurgie, ce n’est qu’une étape dans le parcours. Nous travaillons aussi à prévenir le risque de rechute en postopératoire », détaille la coordinatrice.
Cette unité vient ainsi étoffer l’offre de prise en charge adulte de l’obésité en Auvergne (*), région qui compte, selon la Ligue contre l'obésité, 16,7 % de personnes souffrant d’obésité (18,1 % au national).
Michèle Gardettemichele.gardette@centrefrance.com
(*) Il existe aussi un service de prise en charge de l’obésité adulte au CHU de Clermont-Ferrand.
Pratique. Cet accompagnement (bilan, ateliers) au sein de l’unité est gratuit, pris en charge par l’établissement. Quant aux consultations, elles ont lieu dans un cadre libéral, en dehors de l’unité, dans des locaux de Nutri-dôme, 17 rue Jules-Verne à Clermont-Ferrand. Renseignements : 04.73.99.43.47. psr.nutrition@elsan.com www.elsan.care/fr/pole-sante-republique
L'obésité en quelques chiffres
18,1 % des adultes, soit près de 10 millions de personnes, sont en situation d’obésité.
16,7 % en Auvergne-Rhône-Alpes.17,9 % des adultes résidant dans l’Hexagone sont touchés par l’obésité, contre 22,4 % des habitants ultramarins, un taux particulièrement élevé.16,9 % des seniors de plus de 65 ans sont en situation d’obésité.24,7 % des personnes déclarant avoir des difficultés économiques dans leur foyer sont touchées par l’obésité. (Sources : ligue contre l'obésité)Un accompagnement en individuel et en collectif avant et après la chirurgie, même si la prise en charge du patient n’aboutit pas forcément à la chirurgie.
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