L’hôpital psychiatrique d’aujourd’hui n’a plus grand-chose à voir avec l’asile de fous d’antan. « La prise en charge a beaucoup évolué. Nos bâtiments sont ouverts, nous accueillons différents publics (enfants, adolescents, adultes, personnes âgées), en soins de jour, en réhabilitation psychosociale ou en hospitalisation libre. L’unité fermée n’est utilisée que pour des situations rares, de façon temporaire et dans un cadre réglementé », explique Arnaud Garcia, directeur délégué du centre hospitalier La Valette. Mais l’imaginaire de la camisole de force reste tenace. « C’est pourquoi toute la profession se mobilise pour déstigmatiser la psychiatrie », reprend le directeur.
La santé mentale : un enjeu immensePour sortir des clichés qui collent à la peau de ce qu’on appelle l’HP (hôpital psychiatrique), l’équipe de La Valette a eu l’idée d’organiser un événement convivial au cœur de l’établissement. Car, avec ses pavillons disséminés dans un parc arboré et fleuri, au bord du lac, le centre hospitalier La Valette ressemble davantage à un campus qu’à l’image que l’on se fait d’un hôpital psychiatrique. Ainsi est née l’idée d’un trail qui traverse le site et permette de sensibiliser à la santé mentale. Car l’enjeu est immense.Selon le ministère de la Santé, 7,5 % des 15 à 85 ans ont souffert de dépression au cours des douze derniers mois et l’on comptabilise 9.300 suicides et 200.000 tentatives de suicide par an. Des chiffres alarmants, qui expliquent que les troubles mentaux représentent le premier poste de dépenses du régime général de l’Assurance maladie par pathologie, avant les cancers et maladies cardiovasculaires…
Le mal-être en hausse depuis le CovidLa Creuse n’est pas épargnée, au contraire. Ici comme ailleurs, le mal-être progresse. « Les études montrent une augmentation du flux de patients entrant depuis le Covid. Cette augmentation est le reflet de la société : le confinement a révélé la solitude extrême de certains. Puis l’augmentation des prix, notamment de l’énergie, a créé de la précarité. Solitude et précarité fragilisent la santé mentale », résume Arnaud Garcia.
Les enfants et adolescents sont aussi touchés. Parmi les troubles les plus communs, on retrouve dépression, schizophrénie, bipolarité, troubles du spectre autistique ou encore conduites addictives. Le centre d’addictologie de l’hôpital accueille ainsi les patients dépendants à l’alcool, aux drogues mais aussi, époque oblige, aux jeux vidéo et à internet.
Des centres de proximité en santé mentaleL’événement « Courir pour la santé mentale », c’est aussi un moyen pour le centre hospitalier de s’ouvrir sur le territoire, de créer un lien de proximité. Car la santé mentale concerne tout le monde. « Aller à l’HP ce n’est pas être fou. Parfois, un coup dur peut entraîner une dépression, il n’y a pas de honte à cela. Avec les bons soins, on peut se sentir mieux rapidement. » Pour prévenir et accompagner au mieux, l’hôpital dispose de centres de proximité en santé mentale répartis un peu partout en Creuse (Aubusson, Boussac, La Souterraine, Bourganeuf…).
Le trail : un événement fédérateur250 personnes sont attendues samedi 14 septembre 2024 pour participer au trail et à la randonnée. « Tout l’hôpital se mobilise pour cette course », se réjouit Magali Jinjaud, des ressources humaines, qui a piloté l’organisation. Ainsi, Jacques Barthélémy, responsable des espaces verts, a fabriqué le podium en rondins avec ses collègues. Quant aux équipes de cuisine, elles préparent le ravitaillement et le pot. Et ne croyez pas que ce sera de la nourriture “d’hôpital” : ici, de l’avis des salariés qui y déjeunent, on se régale. « La cuisine est faite maison à base de produits frais. C’est possible de bien manger à l’hôpital, c’est un choix politique », assure Arnaud Garcia.
Trail & Rando. Circuits de 5 km et 10 km, à parcourir en courant (trail) ou en marchant (randonnée). Le parcours comprend l’ascension du puy des Trois Cornes. À la clé : 330 mètres de dénivelé. Mieux vaut être préparé ! Départs au CH La Valette : 9 h 30 pour le trail 10 km/9 h 40 pour le trail de 5 km/9 h 45 pour la randonnée. Inscriptions sur Njuko et sur place à partir de 8 h 15 (gratuit, places limitées). Règlement et renseignements sur ch-st-vaury.fr et au 05.55.51.77.03.
