L’épidémie de choléra qui touche une nouvelle fois le Niger est jugée alarmante dans la région de Tahoua, au sud-ouest du pays, notamment dans les districts de Bouza, Konni et Madaoua, avec 160 cas et six décès enregistrés depuis le déclenchement de la maladie le 6 septembre, a rapporté l’agence de presse nigérienne ANP.
«Nous sommes en épidémie de choléra», a affirmé lors d’un point de presse le directeur régional de la santé, Abdoul Moumouni Abdoulaye, à l’issue d’une réunion d’urgence tenue le 11 septembre au siège du gouvernorat de Tahoua en présence de haut responsables régionaux. Cette épidémie sévit particulièrement dans les communes de Karofane, Guidan Dan Baki, Takorka, Kankara, Dossey et Mounwadata, a-t-il précisé.
«Si la situation perdure, nous risquerons de ne pas tenir», s’est alarmé le directeur, appelant les autorités et les partenaires à fournir un stock important de médicaments afin de lutter efficacement contre la maladie. Abdoul Moumouni Abdoulaye a appelé, par la même occasion, les médias à soutenir la sensibilisation de la population contre la propagation de la maladie.
Le médecin a par ailleurs exhorté les Nigériens à apprendre les mécanismes de transmission de cette maladie, appelant la population à la vigilance et à plus d'hygiène et au traitement de l'eau qu’elle consomme. «Il faut également éviter au maximum la défécation à l'air libre et aller le plus tôt possible vers les formations sanitaires dès que l'on constate qu’une personne souffre de diarrhée ou de vomissement», a-t-il notamment recommandé.
Le Niger avait déjà été confronté à une épidémie majeure de choléra en 2021. Celle-ci avait frappé sept des huit régions que compte le pays, 6 000 contaminations et 165 décès ayant alors été recensés, selon un bilan de l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Par ailleurs, le Niger fait régulièrement face à des épidémies de choléra, plus ou moins maîtrisables, comme celle qui avait sévi en août 2022, causant au moins deux décès dans les régions de Maradi et Zinder.
Cette nouvelle épidémie survient, cette année, alors que le Niger est déjà confronté depuis le début de l’été à de graves inondations qui secouent le pays et provoquent d’énormes dégâts matériels et humains. À la date du 4 septembre, les inondations avaient déjà causé 273 morts, selon le décompte des autorités nigériennes relayé par l’agence de presse ANP.
Cette épidémie de choléra et ces pluies diluviennes viennent aggraver une situation humanitaire déjà très difficile en raison des crises sécuritaires qui secouent le pays.