Thierry et Antoine Lagautrière sont évidemment fiers que leur taureau ait été choisi comme ambassadeur du concours 2024. La manifestation a lieu pour la première fois dans la deuxième ville de Creuse, après Guéret en 1998. « Nous sommes quasiment à domicile cette année, c’est à côté », sourient le père et le fils, dont l’exploitation est située à Villard, près de Dun-le-Palestel, à 20 km de La Souterraine.
Un gabarit impressionnantLe taureau Rominet, qui aura 4 ans en octobre, est un habitué des concours. « L’an dernier, il a fini 1er au national limousin à Cournon, en jeune taureau, précise Thierry Lagautrière. Il a une belle expression de tête. » Le gabarit de ce reproducteur est impressionnant : il pèse plus de 1.300 kilos.
« C’est un animal creusois. Il est né à Crozant chez un copain qui a pris sa retraite. Nous l’avons acheté quand il avait 9-10 mois », poursuit l’éleveur de Villard, qui travaille avec son épouse Sandrine, son fils et un ouvrier agricole. Cette semaine, Rominet a été lavé, pesé et dressé, afin d’être prêt pour le concours national 2024. Remportera-t-il un prix?? Ses propriétaires y croient : « Il correspond bien aux standards de la race. C’est un taureau très bien racé, avec de très bons aplombs et une bonne largeur de bassin. »Antoine Lagautrière présente Rominet, un beau taureau qui participe au concours national de la race limousine.
Le taureau star sera sur le ring de La Souterraine avec d’autres animaux du Gaec Lagautrière. L’exploitation présentera en effet un prix d’ensemble (sept bêtes). Il s’agit d’un lot représentatif du cheptel avec des ensembles homogènes et de haute valeur génétique. Ce prix est le Graal pour un élevage. « Ça serait une consécration, reconnaît Thierry Lagautrière, 60 ans. Nous présentons des animaux presque tous les ans. Mais nous n’avons jamais participé au prix d’ensemble. Nous avions les animaux qu’il fallait cette année. Pour moi, cela représente le travail de toute ma carrière. J’approche de la retraite. »
Un travail de sélectionLe Gaec de Villard emmènera au total dix animaux au national limousin. « C’est l’aboutissement d’un travail de plusieurs décennies. » Le concours est un moment fort pour les professionnels. « C’est l’occasion de rencontrer les éleveurs de toute la France, nos collègues, de voir du monde », estime Thierry. La famille Lagautrière est spécialisée dans la reproduction. Elle a actuellement une dizaine de taureaux et cent soixante-dix mères. « Nous inséminons nous-mêmes. Il y a beaucoup de travail de sélection. » Les agriculteurs ne chôment pas en ce moment avec le début des vêlages.
L’exploitation s’est bien développée depuis les débuts à Villard il y a 35 ans. « J’avais acheté trente hectares au départ, en 1989, se souvient Thierry Lagautrière. Nous avons agrandi petit à petit. » La ferme s’étend désormais sur 220 hectares. Antoine, aujourd’hui âgé 30 ans, s’est installé avec ses parents il y a dix ans. Passionné par l’élevage et la génétique, il poursuit la tradition familiale.
Le père de Thierry avait commencé la sélection dans les années 1970. « La reproduction, c’est un travail de longue haleine. Il faut tomber sur les bons géniteurs », analyse l’éleveur de 60 ans.
Des habitués des concoursLes Lagautrière sont des habitués des concours. Ils vont quasiment tous les ans au Salon de l’agriculture à Paris. Et remportent très souvent des prix. « C’est important pour le commerce. Nous avons de pas trop mauvais résultats. Ça fait de bonnes retombées. Même s’il n’y a pas que ça. Les gens viennent à la ferme après pour se rendre compte. » L’exploitation a une bonne clientèle. Elle vend entre cinquante et soixante mâles par an. Les animaux partent partout en France et même à l’étranger (Belgique, Italie, Espagne, Portugal).
Texte : Catherine Perrot Photos : Bruno Barlier