Vigifaune (*) est une application pour tous - chasseurs ou pas - qui a vu le jour en 2016. À l’origine, elle avait pour but de recenser des informations sur les collisions routières avec le grand gibier. Désormais, elle permet de collecter aussi les observations d’animaux vivants, morts, d’indices de présence, de dommages…
1.200 observations entre 2016 et 2024Les données contribuent ainsi à l’observatoire des collisions de la Région, afin de « mettre en évidence des zones accidentogènes du territoire, explique Patrice Vicat, technicien à la Fédération départementale. Et dans le but de sécuriser les infrastructures… Vigifaune permet d’avoir une localisation précise des collisions et des informations qui sont enregistrées d’une manière instantanée et facilement exploitable ».
Un premier bilan a permis de dégager des chiffres sur la période 2016 à 2023. Pour être précis, 834 observations ont été enregistrées en Haute-Loire. Comme au niveau régional, les données les plus importantes concernent les animaux morts (656), vivants (172), peu les indices de présence (6). Les causes de mortalité sont essentiellement des collisions à hauteur de 76 %, soit un total de 637. Elles concernent en priorité le grand gibier (33 %) : 22 % pour le chevreuil et 11 % pour le sanglier. Une seconde étude sur la période 2016-2024 fait état d’une progression avec 1.200 observations comptabilisées par plus de 200 observateurs.
Concrètement, Vigifaune a permis d’équiper, en partenariat avec le Département et certaines Associations communales de chasse agréés (Acca) plusieurs tronçons routiers particulièrement accidentogènes : sur les communes de Blesle, Saint-Germain-Laprade et Sainte-Sigolène. Sur ce dernier secteur, plus d’une quinzaine de collisions avec des chevreuils et quelques sangliers ont été observées sur un tronçon de 2 km de la RD 44 en un an. Quant à Saint-Germain-Laprade, les départementales 15 et 150 comptent parmi les routes où le nombre de mortalité d’animaux par collision est particulièrement important.
Ce dimanche, les chasseurs sont de retour dans les bois de Haute-Loire
Ainsi, les automobilistes ont vu fleurir sur les bords de la route des piquets réflecteurs anti collision tous les 20 mètres, et de chaque côté, pour éviter les collisions routières. Ces derniers créent une espèce de barrière lumineuse en réfléchissant les phares des véhicules qui a pour but de faire marquer un temps d’arrêt aux animaux qui tenteraient de traverser la route. Le tronçon test de Sainte-Sigolène a été réalisé en fin d’année 2023. À Saint-Germain, 2,5 km ont été équipés au printemps. « On teste ce dispositif depuis deux à trois ans pour mesurer son efficacité. Et ça marche plutôt bien. L’ensemble des collisions observées sur ces tronçons ont entraîné des accidents matériels, mais l’objectif est d’éviter des accidents graves et en second lieu, la mort d’animaux sauvages », souligne Patrice Vicat. Un autre exemple de l’utilité de l’application peut-être « le signalement d’observations concernant une espèce particulière pour déterminer sa présence ou son absence et suivre son extension géographique comme le loup ou le raton laveur », observe Patrice Vicat.
(*) Elle a été conçue par la Fédération régionale des chasseurs d’Auvergne-Rhône-Alpes en partenariat avec les Fédérations départementales, avec le soutien financier de l’Office français de la biodiversité et la Région.
Comment ça marche??
Après son installation, l’enregistrement d’une information s’effectue globalement en quatre étapes. 1. Choisir le type d’observation : animal vivant, mort, etc. 2. Entrer le nom de l’espèce. 3. Géolocaliser l’observation, c’est automatique si vous êtes avec votre téléphone sur l’emplacement précis de l’observation. 4. Indiquer le type de mortalité, la date, si possible l’âge et le sexe de l’animal. On peut ajouter une photo, ou encore effectuer la saisie et la géolocalisation ultérieurement. Pratique. Vigifaune est téléchargeable et utilisable sur téléphone ou ordinateur gratuitement.
Nathalie Courtial