"Normalement je termine" avait déclaré le Normand de 61 ans après la défaite en finale des Jeux olympiques contre les Etats-Unis, le 10 août (98-87), ne fermant pas totalement la porte à une prolongation alors qu'il arrivait en fin de contrat.
"Nous avons décidé d'un commun accord avec Vincent qu'il ne serait plus le sélectionneur de l'équipe de France séniors" a déclaré le président de la Fédération française (FFBB) Jean-Pierre Siutat lors d'une conférence de presse organisée à Paris.
Collet a été nommé conseiller spécial auprès de la Direction Technique Nationale de la FFBB, a annoncé cette dernière.
Il sera chargé de transmettre son "expertise dans le domaine de la formation technique des joueurs et des coaches" a précisé le directeur technique national, Alain Contensoux.
Collet quitte son poste de sélectionneur avec, de loin, le plus beau palmarès à la tête des Bleus, dont il a pris la tête en 2009 en remplacement de Michel Gomez: huit médailles, dont un titre (Euro-2013), le seul de leur histoire, arraché à l'Espagne de la génération Pau Gasol, qui a si souvent été leur bourreau.
L'équipe de France a décroché autant de médailles en quinze ans avec Collet qu'en plus de 80 ans avant lui, et l'ancien arrière lui a apporté huit de ses dix podiums depuis 2000.
Dont un dernier frustrant à Bercy donc, où elle aura tenu tête aux Américains comme trois ans plus tôt à Tokyo (82-87), moins d'un an après avoir pris la porte dès le premier tour du Mondial, à Jakarta.
L'une des rares fois où les Bleus sont passés à côté sous le mandat de Collet, puisqu'ils n'ont été éliminés que trois fois avant la phase finale d'une compétition en quinze ans.
"Masterclass"
Le tournoi olympique 2024 était pourtant mal embarqué, entamé par une série de quatre défaites en préparation avant une phase de poules chaotique, conclue par une déroute contre l'Allemagne (85-71).
Mais les Bleus ont ensuite été transfigurés avec la phase finale, une mue qui doit beaucoup à Collet, selon les joueurs.
Evan Fournier a ainsi souligné les deux "masterclass tactiques" concoctées par le sélectionneur en quart de finale contre le Canada (82-73) puis en demi-finales face aux Allemands (73-69), ainsi que le "discours de bonhomme" qu'il leur a tenu avant le match couperet face aux Nord-Américains.
"Vincent, il a ce don de galvaniser le groupe, il l'a encore fait ce soir. C'est sa victoire ce soir, à lui et son staff, clairement", avait appuyé Nicolas Batum après ce match.
Le capitaine avait ensuite, après la finale, rendu hommage au "meilleur coach français de l'histoire", passionné de basket jusqu'à l'obsession, travailleur acharné à tendance insomniaque.
Un ancien arrière né, coquetterie du destin, à Sainte-Adresse (Seine-Maritime), qui aura été l'architecte de la plus belle et longue page de l'histoire des Bleus.
