« Finir de cette manière, en battant l’Italie, à domicile, n’en jetez plus ». L’équipe de France de fleuret hommes a remporté la médaille de bronze, jeudi soir, contre l’Italie (45-36). Un quatrième podium de rang pour le Clermontois Damien Tokatlian, présent sans discontinuer depuis 2012. Une troisième médaille pour le Stadiste Clermontois Ludovic Lemoine, déjà argenté à Londres et bronzé à Rio.
« C’est la meilleure de toutes les médailles parce que c’est la dernière et qu’on la gagne à la maison, sourit Damien Tokatlian. Sur les trois derniers assauts, on leur met 17-6. L’équipe amène un supplément d’âme. Quand je croise Ludovic, je lui dis d’allumer la lampe. Peu importe la manière, mais il faut allumer la lampe. Il l’a fait, il s’est lâché. On avait besoin de lui sur cette fin de match ».
L’équipe de France d’escrime fauteuil perpétue donc la tradition avec Maxime Valet, Yohan Peter, ainsi que les Clermontois Ludovic Lemoine et Damien Tokatlian. La conclusion parfaite d’une journée pluvieuse. Un temps maussade, gris et froid, des flaques d’eau qui deviennent des mares… Ce genre de météo donne davantage envie de rester sous la couette.
Trop difficile face aux champions en titreCela tombe bien, Damien Tokatlian n’est pas du matin. À l’heure de la digestion, les Bleus arrivent donc sur la piste rouge du Grand Palais pour affronter le Japon en quart de finale. Ils ne tombent pas dans le piège et dans la facilité. Sérieux et appliqués, ils passent l’obstacle sans ciller (45-32). Moins d’un quart d’heure plus tard, il faut déjà remettre le couvert face à des Britanniques expéditifs contre le Brésil (45-17).
Un gros morceau attend les Bleus avec les champions paralympiques en titre. Une équipe composée de Dimitri Coutya, en or au fleuret (catégorie B) à Paris, Piers Gilliver, vice-champion paralympique au sabre (catégorie A) et Oliver Lam Watson, numéro 10 mondial. Sur neuf affrontements, un seul tourne à l’avantage des Tricolores (45-25).
Ludovic Lemoine sort marqué par ce revers. « Je ne suis pas sur la même dynamique qu’à l’occasion de l’épreuve individuelle, constate le Stadiste Clermontois. Je n’arrive pas à avoir la mobilité et les mouvements pour être efficace. Je dois monter de plusieurs crans. Je ne perturbe pas assez mes adversaires, je suis une cible trop facile à atteindre ». Il va tout corriger.
Ludovic Lemoine ne regrette pas d’être revenuFace à leurs “meilleurs ennemis” italiens, les Bleus peinent. Les Transalpins mènent en effet de cinq longueurs (15-20) après le quatrième match. Des Français malmenés, bousculés, puis transfigurés trois assauts plus tard quand Maxime Valet monte le niveau et remet la France en tête (35-32).
Damien Tokatlian se mue alors en chauffeur de salle et demande aux supporters français de faire encore plus de bruit. Le Clermontois Ludovic Lemoine étrille Mauro Betti (40-35). Et Damien Tokatlian referme le livre (45-36) pour le convertir en bronze.
« Cela valait le coup de revenir, opine alors Ludovic Lemoine. Quand Paris a obtenu les Jeux, c’était impossible de rater cette aventure à domicile. Avant les Jeux, je savais que tout métal serait beau, que toute médaille serait belle. Je vous le confirme, cette médaille est délicieuse ».
À Paris, Jean-François Nunez