Julian Alaphilippe a vu la victoire lui échapper de peu ce mercredi lors de la 2e étape du Tour de Grande-Bretagne. Le puncheur de l'équipe Soudal Quick-Step s'est incliné dans un sprint à trois face à Stephen Williams (Israel), devant se contenter de la 2e place, devant Oscar Onley (DSM).
La conclusion a été ratée mais la journée a quand même été bonne, voire excellente, pour le coureur bourbonnais, qui a pris la course à son compte, avec brio et l'aide de Remco Evenepoel, dans le final.
Paul Magnier avait annoncé la couleur, la veille, après sa victoire au sprint dans la première étape. Le jeune sprinteur français n'allait pas défendre son maillot jaune de leader au général mais jouer les équipiers pour ses leaders Remco Evenepoel et Julian Alaphilippe à qui ils revenaient de jouer les premiers rôles sur cette 2e étape au profil vallonné (2.200 m de dénivelé positif).
— Soudal Quick-Step Pro Cycling Team (@soudalquickstep) September 4, 2024
C'est la raison pour laquelle la Soudal Quick-Step n'a pas laissé l'échappée matinale de 8 coureurs prendre beaucoup de champ. Les coureurs du "wolfpack" ont assuré un gros tempo derrière les hommes de tête, avant que Remco et Alaf' délenchent une contre-attaque dans une côte pentue, passé le cap des 100 kilomètres.
Les deux cadors de la Soudal pouvaient compter sur l'aide d'un de leurs coéquipiers, Gil Genders, pour faire la jonction avec l'échappée, ce qui était chose faite à un peu plus de 50 kilomètres de l'arrivée.
Douze autres coureurs étaient revenus sur l'avant avec les trois Soudal, alors que Tom Pidcock (Ineos) faisaient partie des favoris piégés par la manœuvre de l'équipe belge.
Il y avait beaucoup de monde dans ce groupe de tête (23 hommes) et Alaphilippe n'a pas tardé à faire la sélection, en passant à l'attaque à 32 kilomètres de l'arrivée. Son coup de force, en côte, a eu pour effet de réduire l'échappée à seulement 7 coureurs, auxquels se joignaient Jake Stewart et Remco Evenepoel un peu plus loin.
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Plus personne d'autre n'allait ensuite rentrer de l'arrière malgré la chasse menée dans le peloton par l'équipe Ineos. La victoire d'étape ne pouvait plus échapper à l'un de ces 9 coureurs de tête. Oscar Onley (DSM) et Stephen Williams (Israel) semblaient les plus forts dans les dernières difficultés du parcours. Et, alors qu'il ne restait plus que 9 kilomètres de course, Williams tentait de se dégager dans l'ultime côte.
Onley revenait vite sur lui et Alaphilippe, avec plus de difficultés, bouchait à son tour le trou. Le trio ne se quittait plus jusqu'à la ligne d'arrivée, à Redcar, une cité balnéaire du Yorkshire.
La victoire se jouait dans un emballage que l'ancien double champion du monde n'arrivait pas à maîtriser, face à Stephen Williams tout simplement plus fort.
Alaf' tentait bien de surprendre Williams en lançant le sprint aux 200 m, mais il devait se contenter de la 2e place derrière le Britannique de 28 ans. Un premier accessit comme à la Classica San Sebastian, le 10 août dernier.
Deux arrivées serrées, deux sprints en petit comité et deux échecs pour le puncheur de la Soudal, bien moins efficace dans cet exercice que son jeune coéquipier Paul Magnier.
La journée de demain pourrait cependant lui permettre d'avoir sa revanche, sur un parcours également accidenté, avant que l'option Magnier soit de nouveau privilégiée, sur les étapes restantes, plus plates.
En tout cas, au général, Alaf' s'est bien replacé, puisqu'il est remonté à la 3e place, avec seulement 16 secondes de retard sur le nouveau maillot jaune, Williams, et dix sur son dauphin, Onley.
Troisième, c'était son classement final en 2021, quelques jours avant son deuxième sacre mondial. Sûr que "Loulou" signerait pour que ce scénario se reproduise, à la fin du mois à Zurich...
Raphaël Rochette