Le lycée professionnel Auguste-Aymard d’Espaly-Saint-Marcel, dont la fermeture annoncée au printemps dernier avait suscité émotion et mobilisation, a finalement été sauvé en mai. La fin programmée de l’établissement, véritable institution du bassin ponot, était prévue pour 2027.
« Une augmentation des effectifs sur les deux dernières rentrées »L’intervention de Laurent Wauquiez et le combat de la communauté éducative ont pesé dans le revirement de situation. L’équipe enseignante et de la collectivité (45 personnes travaillent au sein du lycée), au complet ou presque était là en ce jour de rentrée des classes. « Il nous manque un mi-temps à pourvoir. On devrait trouver une solution dans la semaine », assure le proviseur, Yannick Castellino. La rentrée c’était le matin pour les élèves de seconde bac pro et en première année de CAP, l’après-midi pour les anciens.
Réflexion autour de l’offre de formationC’est bien un message d’espoir que délivraient, lundi, Yannick Castellino et ses équipes. « En fait la rentrée a été préparée normalement depuis novembre 2023 », temporisait le chef d’établissement se montrant volontairement réservé. Ce dernier observait toutefois « un recrutement plutôt encourageant ». Les incertitudes sur l’avenir auraient pu légitimement effrayer des familles. Or, la classe de seconde bac pro accueille 25 élèves sur 30 places disponibles, sachant que d’autres affectations sont encore possibles. En CAP, on dénombre 11 élèves (sur 12 places). On parle ici uniquement des entrants post 3e.
« On peut même parler d’une augmentation des effectifs par rapport aux deux dernières rentrées »
Auguste-Aymard est un établissement modeste dont la capacité se situe autour de 150 élèves. Il vient d’en accueillir 110 pour cette rentrée. Il devrait arriver à 130 (l’année dernière s’est achevée sur un effectif de 125 jeunes), sans parler de ceux dont la rentrée n’a pas encore eu lieu, de l’unité pour élèves allophones arrivants (30 élèves) et qui envisagent de s’orienter vers les métiers du bâtiment. Le lycée possède sa plateforme de remobilisation (lutte contre le décrochage scolaire) qui s’appuie sur les plateaux techniques existants. Il propose également de la formation continue pour une dizaine d’adultes en lien avec l’antenne du Greta Auvergne : à partir du 7 octobre se déroulera une formation d’installateurs thermiques et sanitaires.Auguste-Aymard repose aujourd’hui sur deux formations : un CAP de menuisier fabricant en statut scolaire et en statut apprentis, un CAP métallier (en apprentissage uniquement), des bacs pros (sous les deux statuts) installateur chauffage climatisation, énergies renouvelables et de technicien constructeur bois.L’avenir du lycée reste à inventer. Une réflexion plus globale sur l’offre de formation doit être menée dans les mois à venir, en lien avec les services du rectorat et de la région. Les locaux vont-ils devoir être rénovés, quels investissements en termes de matériels seraient nécessaires ? Ce sont autant de questions qui appellent des réponses.Pour ouvrir de nouvelles formations, encore faut-il qu’il y ait des débouchés. Yannick Castellino apporte un premier élément de réflexion : « Pour le bois, nous disposons de nombreux partenariats avec les entreprises du secteur qui prennent des élèves en stage, leur font signer des contrats d’apprentissage et qui les embauchent ». Le proviseur observe un rebond sur le recrutement dans les métiers du thermique avec 14 places occupées pour 15 au total, là où l’an dernier, l’établissement n’avait accueilli que 6 élèves. Il n’a échappé à personne il est vrai que le département manquait de plombiers.La coexistence au sein d’un même établissement des deux statuts, le scolaire et l’apprentissage seraient complémentaires selon le proviseur. L’élève peut parfaitement commencer sous le premier avant de devenir apprenti. Yannick Castellino assure : « À travers ce parcours mixte, on commence à savoir ce qui fonctionne bien pour les élèves ».De gros travaux de rénovation énergétique restent à prévoir. Ils pèseront forcément sur les décisions futures concernant l’avenir du lycée professionnel et les investissements à programmer. Le proviseur se veut optimiste : « Tous les indicateurs sont au beau fixe. On reste un acteur incontournable ».
Philippe Suc