L'arrestation et l'inculpation du fondateur de Telegram, Pavel Durov, constituent un dossier complexe qui soulève de nombreuses questions dans le domaine des droits humains, a estimé l'ONU ce mardi 3 septembre.
Le Haut-Commissariat aux droits de l'homme envisage de produire un document qui "établira les paramètres dans le cadre desquels ce genre de situation doit être considérée", a expliqué la porte-parole Ravina Shamdasani, lors d'un point de presse régulier de l'ONU à Genève. "C'est un dossier complexe qui soulève de nombreuses questions en matière des droits de l'homme", a-t-elle estimé.
Le patron de l'application de messagerie populaire mais controversée, qui possède des passeports russe, français et émirati, a été arrêté en France le 24 août et interdit de quitter le territoire français. "Nous suivons donc cette affaire, et il nous est difficile d'être plus précis à ce stade", car le Haut-Commissariat n'a pas accès "à l'intégralité des informations", a ajouté la porte-parole.
L'affaire a provoqué beaucoup d'émoi, les partisans du milliardaire de 39 ans voyant dans cette arrestation une attaque contre la liberté d'expression. Pavel Durov a notamment eu le soutien appuyé d'Elon Musk, le patron du réseau social X, qui vient d'être bloqué au Brésil pour manquements à la lutte contre la désinformation.
La justice française reproche à Pavel Durov Durov toute une série d'infractions liées à l'application. Selon le parquet de Paris, il est notamment inculpé pour "refus de communiquer les informations nécessaires aux interceptions autorisées par la loi" et complicité de délits et de crimes organisés via la plateforme: trafic de stupéfiants, criminalité, escroquerie et blanchiment en bande organisée.