Un peu plus de 30.000 élèves font leur rentrée en Corrèze, ces lundi 2 et mardi 3 septembre, dans un contexte que Franck Cutillas, le directeur départemental de l'Éducation nationale (Dasen), a qualifié de "serein", lors d'une de ses premières visites de la journée, au collège Jean-Lurçat, à Brive.
Pas de manques d'enseignantsPremier point de satisfaction pour le Dasen, "à ce jour, nous n'avons aucune alerte sur des manques d'enseignants. Tous nos postes d'assistants sociaux, de psychologues et d'infirmiers sont également pourvus. C'est vraiment la très bonne nouvelle de cette rentrée", a-t-il indiqué.
Des ouvertures de classes à venirMalgré des effectifs toujours en légère baisse, la Corrèze devrait perdre moins de classes que prévu. Alors que le département aurait dû "rendre dix postes" (quinze fermetures de classes pour cinq ouvertures), les premiers décomptes réalisés par l'inspection d'académie devraient finalement permettre des ouvertures.
Leur nombre sera arrêté, ce mardi 3 septembre, lors d'une réunion entre le Dasen et les instances syndicales. S'il n'a pas voulu donner de détails sur les écoles concernées, Franck Cutillas a toutefois avancé le chiffre de "3 ou 4 ouvertures" dans le premier degré.
Effectifs. Plus de 17.000 écoliers font leur rentrée cette semaine en maternelle et en élémentaire en Corrèze. Et environ 15.000 dans les collèges et lycées. "La tendance reste très fortement à la déperdition démographique dans le département", souligne toutefois Franck Cutillas.
Des "groupes de besoins" dans tous les collègesConcernant la mise en place de groupes de niveau au collège, une des grandes nouveautés de cette rentrée 2024-2025, le Dasen a souligné que "tous les établissements de la Corrèze (au nombre de 25, NDLR) les ont mis en place".
Alors que les syndicats enseignants redoutent que la mesure ne crée des "mondes parallèles qui ne se rencontrent pas", le Dasen assure "ne pas avoir rencontré d'hostilité" sur le sujet en Corrèze, même s'il reconnaît des "inquiétudes et qu'il reste des enseignants mécontents".
Brevet des collèges. Les élèves qui font leur rentrée en 3e seront les premiers à expérimenter la nouvelle formule du brevet. Jusqu'à présent, le contrôle continu et les épreuves sur table comptaient chacun pour moitié dans l'obtention de l'examen. Désormais, le contrôle continu pèsera pour 40 % dans la note finale et l'examen de fin d'année pour 60 %. En revanche, l'obligation d'obtenir le brevet pour passer en seconde reste en suspens. Le décret fixant sa mise en place étant gelé, "on peut douter qu'il puisse être effectif dès cette année", indique le Dasen.
La lutte contre le harcèlement et les discriminationsC'est l'une des autres nouveautés de cette rentrée. Dans sa volonté de "favoriser le bien-être général des élèves" et de lutter contre les discriminations et le harcèlement scolaire, une équipe académique dédiée a été mise en place pour cette rentrée.
En Corrèze, un référent départemental a été nommé et travaillera à plein temps sur la question en lien avec les établissements. "Des actions de sensibilisation seront également mises en place dans les collèges en lien avec le département. Le maître mot est de ne laisser aucun élève sur le bord du chemin", a expliqué Franck Cutillas.
Le collège d'Objat expérimente la "pause numérique"Le collège Eugène-Freyssinet, à Objat, fait partie des trois établissements de l'académie qui ont candidaté et ont été retenus pour expérimenter la "pause numérique" dans l'académie de Limoges (avec ceux de Saint-Sulpice-les-Feuilles, en Haute-Vienne, et du Chambon-sur-Voueize, en Creuse).
L’objectif est de déposer les téléphones portables dans un endroit, à l’écart des élèves, tout au long de la journée. Cette mesure cible les collégiens, particulièrement exposés aux risques de violences associées aux dérives liées au numérique.
Faute de ministre de l'Éducation encore nommé pour succéder à Nicole Belloubet, l'expérimentation n'a toutefois pas encore débuté. "On est en attente des cadrages techniques qui vont préciser la mise en application de la mesure", explique Christian Pouzet, le principal de l'établissement.
Les 580 élèves du collège objatois ont donc encore quelques jours de répit devant eux. Précision d'importance : les internes bénéficieront d'une dérogation en soirée, notamment pour appeler leurs parents.
Michaël Nicolas