« On dit toujours : “Quand on apprend à skier au Lioran, on est capable de skier partout.” Eh bien, quand on apprend à être directeur au Lioran, on peut être directeur partout?! » Derrière le rire d’Hervé Pounau, il y a bel et bien « un pincement au cœur ».Après un premier passage de 2007 à 2018 qui avait permis de remettre sur les rails une structure en souffrance à l’époque, puis un retour en 2020, Hervé Pounau, directeur de la Saem Super Lioran Développement (qui gère l’exploitation du domaine skiable et des remontées mécaniques) va quitter une nouvelle fois la station de ski du Cantal pour rejoindre les Pyrénées, cet automne.
« C’est avec grand regret, ce n’était absolument pas prévu. Mais je ne pouvais pas laisser l’opportunité professionnelle qui s’est présentée à moi au cours de l’été. »
À la tête du Grand TourmaletHervé Pounau va prendre la direction de la station de ski du Grand Tourmalet qui comprend les domaines de La Mongie, de Barèges, le célèbre col du Tourmalet régulièrement emprunté par le peloton du Tour de France et le pic du Midi, « là où je suis né ». Il s’agit du plus grand domaine skiable des Pyrénées avec 100 kilomètres de pistes qui s’échelonnent entre 1.400 et 2.500 mètres d’altitude. « Si l’enneigement naturel est assuré en raison de l’altitude de la station, les enjeux de diversification des activités sont les mêmes qu’au Lioran », précise Hervé Pounau, qui, pour son deuxième passage dans le Cantal, avait pour mission d’accompagner l’évolution du site vers une station familiale quatre saisons, en structurant le développement des activités pleine nature.
"Aujourd'hui, il faut se réinventer" : comment le Lioran devient une station quatre saisons ?
Sous son second mandat, et avec l’aide d’une équipe de permanents qu’il tient à saluer, la station a notamment développé son offre VTT et s’est dotée d’une tyrolienne depuis l’an dernier. Et l’été qui s’achève le conforte dans les orientations que la Saem a prises ces dernières années. « D’autres investissements seront nécessaires, mais ils sont prévus par le conseil d’administration dans les cinq ans qui viennent. » Mais ce sera à son successeur, en cours de recrutement, de conforter ce qui est, notamment en période hivernale, un poumon essentiel de l’économie touristique cantalienne.
Si une grande page se tourne au Lioran, Hervé Pounau ne part pas définitivement. Déjà, il souhaite passer le témoin à son successeur dans les meilleures conditions possibles. « Et puis ma fille va poursuivre ses études en Auvergne et mon fils reste dans le Cantal. Il veut faire sa première année en tant que moniteur à l’école de ski du Lioran. »
Emmanuel Tremet