L'Assemblée générale judiciaire du tribunal administratif a annoncé ce 30 août avoir accepté, «sur la forme et sur le fond», le recours du candidat à la présidentielle Imed Daïmi, annulant, ainsi, la décision de l’Instance électotrale (ISIE) de rejeter sa candidature ainsi que le verdict prononcé dans ce sens par le tribunal administratif, en première instance de l'appel.
La candidature de Mondher Zenaïdi, ancien ministre sous l’ère du président déchu Ben Ali, a été également réadmise le 29 aout par le même tribunal compétent. Fayçel Bouguerra, porte-parole du tribunal, a déclaré que le recours en appel déposé par Mondher Zenaïdi avait été accepté sur la forme et le fond et que la décision initiale de l’Instance supérieure indépendante pour les élections avait été annulée.
Le 27 août, la justice administrative avait également annoncé la réintégration d’un autre candidat, disqualifié dans un premier temps, Abdellatif Mekki, un ex-dirigeant du Mouvement des islamistes d’Ennahdha, en acceptant son recours en appel.
Concrètement, six candidats sont en lice pour la course présidentielle tunisienne : le président sortant Kaïs Saïed, Abdellatif Mekki, Ayachi Zammel, Zouhair Maghzaoui, Mondher Zenaïdi et Imed Daïmi. Cependant, ces candidatures doivent être officialisées dans la liste définitive de l’ISIE qui sera rendue publique le 4 septembre.
À quelques semaines de l'élection présidentielle du 6 octobre, le chef d'État sortant Kaïs Saïed a opéré le 25 août un remaniement ministériel surprise en désignant 19 nouveaux ministres, y compris les ministres des Affaires étrangères et de la Défense, et trois nouveaux secrétaires d’État.
Le locataire de Carthage avait également limogé le 8 août sans préavis ni explication son chef du gouvernement.
Depuis son élection en 2019, le président Saïed a pris ce qu’il a appelé de «mesures exceptionnelles». Il avait d’abord suspendu le 25 juillet 2021 l’Assemblée des représentants du peuple (Parlement), majoritairement composée d'islamistes du mouvement Ennahdha. Kaïs Saïed a également dissous le gouvernement en vertu de l'article 80 de la Constitution tunisienne, qui lui confère des pouvoirs exceptionnels en situation de crise.
Une année plus tard, les Tunisiens ont été invités aux urnes à l'occasion du référendum sur la nouvelle Constitution proposée par le président. Une nouvelle loi fondamentale a été adoptée, accompagnée d'un nouveau code électoral interdisant aux Tunisiens ayant acquis une nationalité étrangère de se présenter à la présidence.