Ce qui frappe à l’écoute de Wild God, de l’exaltation grandiose dès l’ouverture avec Song of the Lake jusqu’à la chaleur des chorales gospel qui le traversent, c’est cette lumière mystérieuse qui embrase chaque instant du disque. Les Bad Seeds sont en plein solstice d’été : “J’ai la conviction, en général, que nos disques agissent sans que nous en ayons conscience. Ils capturent et témoignent de ce que nous sommes en tant qu’êtres humains à un moment donné, notre relation avec le monde […].”
Par François Moreau
Lire notre rencontre avec Nick Cave
Nous décidons alors d’arrêter de digresser pour aborder le sujet premier de cette rencontre : sa nouvelle proposition orchestrale, Amelia, nourri des journaux intimes et télégrammes de la pilote Amelia Earheat, avec laquelle on vit, le temps de 22 morceaux, ses dernières heures dans les airs. Parmi les invité·es, Marc Ribot à la guitare et Anohni au chant – ”une personne merveilleuse qui fait partie de ma famille”, glisse Anderson avec tendresse. Bref, un album historique, féministe, forcément un peu bruitiste, expérimental et passionnant.
Par Sophie Rosemont
Lire notre rencontre avec Laurie Anderson
Techno granuleuse, basses hypnotiques, beats en écho, mantras susurrés et déployés en forme de rhizomes dans l’espace. Trip psyché de shoegaze synthétique, Ritual marche dans les pas d’un classique extatique comme E2-E4 (1981). Un obligé de la scène chill out et rave enregistré en une nuit après que Manuel Göttsching, venu du krautrock, a ingéré un buvard d’acide. Et toujours cette volonté tenace de nous plonger dans l’introspection et la transe et de boucler la boucle. Comme pour nous obliger à enfin lâcher prise.
Par Patrick Thévenin
Lire la chronique de Ritual
Le live et la scène, c’est leur terrain de jeu. Depuis la sortie Let the Festivities Begin! (2022), le groupe écume les festivals. Le mélange de guitares surf et psyché, de cumbia et de sonorités orientales façon Omar Khorshid (gigantesque guitariste égyptien) agit comme un cocktail imparable et rafraîchissant sur les festivalier·ères. Un antidépresseur en réponse à la morosité ambiante. À l’évocation de la parfois douloureuse épreuve du second album, le quatuor balaie la question d’un mouvement d’épaules, répondant en chœur : “Pas de pression, ni de stress. Le premier album a été bien reçu, il fallait enchaîner, poursuivre les festivités. Ce disque est peut-être moins cohérent, il prend le temps de faire des détours, il a ses petites bizarreries mais il exprime finalement la même chose : let’s keep the party going!”
Par Arnaud Ducome
Lire la chronique de Talkie Talkie
Le folk est incantatoire et polyglotte, puisant dans la prose de Modiano, servie par un spoken word subtilement groovy (Notti di Capri) et par la dextérité des guitares de Von Poehl, captivant sur Sighs and Wonders ou September Night. L’ambition pop s’assume avec des synthés rutilants et une habile texture sonore permettant de raconter l’histoire d’un couple qui se cherche, se perd souvent, se retrouve parfois. Et dont les voix réunies s’harmonisent comme jamais.
Par Sophie Rosemont
Lire la chronique de Capri – Ballad of the Spirits