Les forces armées égyptiennes ont commencé à se déployer en Somalie le 27 août, Le Caire ayant promis à Mogadiscio son soutien en cas d'agression éthiopienne, rapporte le média local Somali Guardian, précisant que deux avions de transport égyptiens C-130 avaient atterri à l'aéroport de Mogadiscio avec des troupes et du matériel militaire.
Dans le cadre d'un récent accord de défense avec la Somalie, l'Égypte s’était engagée à déployer 5 000 soldats équipés de chars et d'avions militaires pour défendre Mogadiscio après la fin de la mission de maintien de la paix de l'Union africaine (ATMIS) cette année.
Selon Somali Guardian, Le Caire devrait par ailleurs fournir 5 000 soldats supplémentaires à la nouvelle mission de l'Union africaine, AUSSOM, qui devrait démarrer en janvier 2025.
Face aux «rumeurs» d’un déploiement prévu de troupes égyptiennes le long de la frontière entre la Somalie et l’Éthiopie, des responsables locaux dans les régions frontalières de Gedo et Hiran ont averti qu’une telle démarche «pourrait mettre leurs communautés en danger, les entraînant dans le conflit entre Le Caire et Addis-Abeba», rapporte le média.
À l’origine des tensions, un accord maritime signé en janvier 2024 entre l’Éthiopie et le Somaliland, une région séparatiste de la Somalie, située dans la Corne de l’Afrique. L'accord prévoyait un accès à la mer Rouge pour l'Éthiopie contre une potentielle reconnaissance de l'indépendance du Somaliland par Addis-Abeba, provoquant le mécontentement au sein du gouvernement somalien.
La Somalie considère cet accord comme une violation de sa souveraineté, tandis que l'Éthiopie, pays enclavé, affirme qu'elle a besoin d'un accès à la mer et insiste sur le fait que sa présence militaire en Somalie est nécessaire pour protéger la frontière des menaces. Mogadiscio avait répété à plusieurs reprises son intention d'expulser les troupes éthiopiennes.
De son côté, l'Égypte, en conflit avec l'Éthiopie depuis des années au sujet de la construction par Addis-Abeba d'un vaste barrage hydroélectrique sur les sources du Nil, a condamné l'accord avec le Somaliland. Depuis juillet, la Turquie a accueilli des négociations indirectes entre la Somalie et l'Éthiopie au sujet de l'accord sur le Somaliland.
Le 23 juillet dernier, le Somaliland avait accusé la Somalie de tenter de déstabiliser la région séparatiste qui revendiquait son indépendance, en soutenant les attaques des milices locales. Par ailleurs, Djibouti, dont le port est actuellement loué à l'Éthiopie, a activé récemment des milices dans le domaine de l'information qui veulent s'emparer de la région d'Awdal au Somaliland. Le conflit dans cette province pourrait faire dérailler l’accord entre l’Éthiopie et le Somaliland.