Un conducteur qui a dû se résoudre à prévenir sa hiérarchie qu’il s’apprêtait à stopper le tram à hauteur du boulevard Montlosier.Car dans la rame, au même moment, ça chauffe. L’un des passagers est devenu "incontrôlable", un Algérien de 30 ans en situation irrégulière sur le sol français qui importune les usagers.
"C’est la honte ce que j’ai fait"Lorsque le chauffeur, autorisé par son service de sécurité, se rend dans la rame, l’homme se colle aux femmes, assène des coups de pied dans les sacs d’un passager, s’agite. Il n’est pas dans son état normal, il a consommé de la cocaïne, des amphétamines et autres médicaments contre l’épilepsie. "Je suis vraiment désolé, j’ai jamais été dans un état comme ça Madame. C’est la première fois que je fais ça. J’ai pris de la coke pour être tranquille", explique le prévenu au tribunal.Lorsque le conducteur s’approche, le mis en cause s’écroule, comme victime d’un malaise. Mais lorsque le premier se penche pour s’enquérir de l’état du second, ce dernier se relève et s’agite à nouveau, blessant l’agent de la T2C à la mâchoire et à un doigt. Il se verra prescrire un certificat médical de deux jours d’ITT (incapacité totale de travail).
"Ça a été quelque chose de très traumatisant parce qu’il venait lui porter secours. Psychologiquement, c’est compliqué car il a du mal à comprendre comment ça a pu se retourner contre lui", souligne Me Katia Chemin, partie civile.Il faudra l’intervention de la police pour maîtriser le prévenu qui sera pris en charge par les pompiers et conduit au CHU avant d’être placé en garde à vue.
"C’est le genre de faits qui génère un sentiment d’insécurité auprès de la population, car ça se passe dans le tram", s’exaspère la procureure
"Il a clairement eu un comportement inadapté, convient Me Laure Vaillant en défense. Il a clairement été pénible avec les dames, mais il n’y a pas eu de violences".La veille des faits, son client était à l’hôtel et avait largement consommé des stupéfiants. "J’étais trop mal car mon petit frère a un problème de cœur. C’est la honte ce que j’ai fait", confesse le trentenaire.Le tribunal relaxe finalement le prévenu des violences contre le chauffeur, estimant qu’il n’y avait pas "d’intentionnalité dans son geste".
Julien Moreau
Appel. La procureure Dominique Puechmaille a immédiatement indiqué son intention de faire appel de cette décision.