Le Programme alimentaire mondial (PAM) a annoncé le 28 août dans un communiqué la suspension «jusqu'à nouvel ordre» des déplacements de ses employés à Gaza, après qu'une de ses équipes «a été la cible de tirs dans la soirée du 27 août, à quelques mètres d'un point de contrôle israélien sur le pont Wadi Gaza».
Citée dans le document, la patronne de l'agence onusienne, Cindy McCain, a dénoncé un acte «totalement inacceptable». «C'est le dernier d'une série d'incidents de sécurité inutiles qui ont mis en danger la vie de l'équipe du PAM à Gaza», a-t-elle poursuivi.
Un véhicule de cette organisation rattachée à l'ONU travaillant à Gaza depuis le début de la crise pour tenter de fournir une aide alimentaire à la population gazaouie, a été touché «par au moins dix balles» lors de cet incident. Le communiqué du PAM précise que son équipe «revenait d'une mission à Kerem Shalom/Karam Abu Salem avec deux véhicules blindés» après avoir escorté un convoi de camions humanitaires vers des zones centrales de la bande de Gaza.
Alors que deux véhicules blindés du PAM se dirigeaient «vers un poste de contrôle des Forces de défense israéliennes (FDI)», l'un d'eux a été touché par des tirs, «cinq sur le côté conducteur, deux sur le côté passager et trois sur d'autres parties du véhicule», détaille le communiqué, avant de préciser qu'aucun employé n'a été blessé. «C’est la première fois qu’un véhicule du PAM est directement visé par des tirs à proximité d’un poste de contrôle, malgré les autorisations nécessaires, conformément au protocole standard», a souligné l'organisation onusienne.
«Comme le montrent les événements d'hier soir, le système actuel de déconfliction est en train d'échouer et cela ne peut plus durer. J'appelle les autorités israéliennes et toutes les parties au conflit à agir immédiatement pour assurer la sécurité de tous les travailleurs humanitaires à Gaza», a exhorté Cindy McCain dans le communiqué de l'organisation.
Le PAM a également rappelé que «96% de la population de Gaza» était confrontée à une «insécurité alimentaire aiguë, avec 2,15 millions de personnes à un niveau de faim de crise ou pire». «Un risque élevé de famine persiste dans toute la bande de Gaza, aussi longtemps que le conflit se poursuit», a-t-elle ajouté. L'organisation onusienne a indiqué qu'elle fournissait «une assistance à plus d'un million de personnes à Gaza», mais que ces activités dans le centre et le sud de l'enclave palestinienne étaient compliquées.
Ce n'est pas la première fois qu'un convoi humanitaire est pris pour cible à Gaza. Le 1er avril dernier, l'organisation américaine World Central Kitchen avait déploré la mort de sept employés lors d'une «attaque ciblée de l’armée israélienne». L'ONG avait suspendu ses activités dans la région, et ce, alors qu'elle avait participé à la livraison d'aide par voie maritime. Les sept humanitaires tués lors de la frappe «sont originaires d'Australie, de Pologne, du Royaume-Uni, ont la double nationalité américaine et canadienne et sont palestiniens», avait détaillé le communiqué de l'ONG.