Ce jeudi matin d’août, seuls quelques kayakistes pagaient sur le Cher à la base de Lavault-Sainte-Anne. L’eau semble calme. Mais ce calme n’est que d’apparence car le risque reste bien présent.
Au bord de l’eau, les observant de loin, Léa Muret souligne : "Beaucoup sont conscients qu’il existe des dangers. Mais ils ne les connaissent pas vraiment. Je suis donc là pour leur expliquer".
Des actions de préventionTout l’été, pour le compte d’EDF, la jeune femme a ainsi, comme les près de 160 autres hydroguides en France, sillonné les abords des barrages et centrales hydroélectriques pour sensibiliser le public aux risques liés au fonctionnement de ces structures.
"L’objectif est d’aller à la rencontre des pêcheurs, des kayakistes, des touristes, des habitants… De tous les usagers pour leur rappeler d’être vigilants."
Car sur des cours d’eau comme le Cher, à proximité du barrage de Prat à Sainte-Thérence ou de Rochebut à Mazirat, des lâchers d’eau peuvent survenir à tout instant de la journée pour produire de l’hydroélectricité. Entraînant rapidement une augmentation du niveau et du débit des rivières.
"Dans la très grande majorité, les personnes que je vais voir sont à l’écoute. Je leur distribue des flyers, je leur explique le fonctionnement d’un barrage, ce qu’il se passe lors d’un lâcher d’eau. Et leur rappelle la prudence. Je note aussi les usages de la rivière et la fréquentation."
Pour éviter un nouveau drameSimon Zagorski, responsable du groupement usine EDF hydro, rappelle : "Les hydroguides ont été créés pour faire de la prévention après le drame des enfants du Drac (Isère) en 1995". Lorsqu’une classe de CE1, en sortie scolaire pour aller voir des castors en aval d’un barrage, avait été emportée après un lâcher d’eau. Six enfants et leur accompagnatrice avaient péri.
"C’est pour cela qu’en plus des hydroguides, nous intervenons toute l’année pour sensibiliser." Pour rappeler que l’eau ne dort jamais vraiment.
Qui sont ces saisonniers arborant un tee-shirt bleu aux abords des barrages de Creuse ?
Laura Morel