"Votre présence ici est un pied-de-nez aux prôneurs de haine", a lancé Perla Danan, présidente du Conseil représentatif des institutions juives (Crif) du Languedoc-Roussillon, à la foule rassemblée place de la Comédie.
La synagogue de La Grande-Motte, station balnéaire à une vingtaine de kilomètres de Montpellier, a été le théâtre samedi d'une attaque qui aurait pu tourner au drame et dont l'auteur a été interpellé à Nîmes après une brève cavale.
"C'est un miracle que nous n'ayons pas eu à déplorer des victimes, par cette volonté de tuer qui était celle du suspect", a souligné à Montpellier le président national du Consistoire israélite de France, Elie Korchia. "Lorsqu'on attaque une synagogue (...), ce sont les valeurs de la République que l'on attaque", a-t-il ajouté, face aux drapeaux tricolores brandis dans l'assistance.
"Nous avons besoin que ce rassemblement soit non seulement un geste de fraternité, mais un moment de réaffirmation républicaine", a expliqué de son côté le président des instances nationales du Crif, Yonathan Arfi.
"J'en appelle aux forces républicaines pour que nos discours soient sans ambiguïté. Pour combattre l'antisémitisme, pour que les amalgames nauséabonds avec le conflit du Moyen-Orient s'arrêtent", a réclamé la présidente de la communauté juive de La Grande-Motte, Sabine Atlan, alors que des manifestants portaient des pancartes affirmant: "Nos vies valent plus que l’importation du conflit".
La présidente de la région Occitanie, la socialiste Carole Delga, a elle essuyé sifflets et huées d'une partie de l'assistance en évoquant le camp d'extermination d'Auschwitz et "ce que l'ignominie des régimes fascistes et nazis issus des idées d'extrême droite peuvent produire".
"Ceux qui par jeu politicien font le choix des huées se déshonorent", a ensuite réagi le maire socialiste de Montpellier, Michaël Delafosse. "Mes concitoyens juifs de France, c'est ici votre pays, et dans ce pays, nous vous défendrons", a-t-il lancé, promettant de ne "rien laisser passer".