Dernière ligne droite dans la course à Matignon ? Ce vendredi 23 août, les "consultations" politiques débutent à l’Elysée. Les quatre formations du Nouveau Front populaire ont ouvert le bal de cette salve d’entretiens. La France insoumise (LFI), le Parti socialiste (PS), Les Verts (EELV) et le Parti communistes (PC) ont été reçus ce matin au 58 rue du Faubourg Saint-Honoré. Ils étaient accompagnés de Lucie Castets, leur candidate pour Matignon. Une proposition à laquelle Emmanuel Macron avait semblé opposer une fin de non-recevoir le 23 juillet dernier.
La journée se poursuit avec la venue de la majorité et de la Droite républicaine. Pour cette dernière, qui reste une force d’appoint avec ses 47 sièges à l’Assemblée nationale, la ligne est claire : "On ne souhaite pas participer à une coalition", rappelait récemment le député Fabien Di Filippo. Le Rassemblement national sera reçu à l’Elysée lundi 26 août. Sur France Info ce jeudi, Philippe Ballard, député de l’Oise et porte-parole du RN, qualifiait la réunion de "coup de communication" et disait ne pas s’attendre "à grand-chose"
Les infos à retenir :
⇒ Lucie Castets se dit "prête" à "construire des coalitions
⇒ La délégation du NFP a été reçue ce matin à l’Elysée
⇒ Marine Tondelier : "Il n’y a pas de plan B à Lucie Castets"
Emmanuel Macron a "reconnu que l’ensemble des forces" politiques qui ont "participé au front républicain" contre l’extrême droite aux législatives "étaient parfaitement légitimes à gouverner", a affirmé ce matin le patron du PS Olivier Faure, à l’issue de sa rencontre à l’Elysée avec les autres chefs du Nouveau Front populaire. Une formulation qui inclut en principe La France insoumise, dont la participation à un futur gouvernement a jusqu’ici fait office de ligne rouge pour le camp présidentiel et le Rassemblement national, avec menaces de censure immédiate à la clé.
Les responsables du NFP, arrivé en tête des législatives mais loin d'une majorité absolue à l'Assemblée, ont toutefois tour à tour regretté qu'Emmanuel Macron soit tenté, selon eux, de chercher une majorité alternative à la gauche, au terme d'une réunion de près d'une heure et demie à la présidence.
???? "Il n'a pas annoncé de date précise, mais il a dit que ce serait rapide."
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Selon Olivier Faure, Emmanuel Macron "a reconnu que l'ensemble des forces représentées qui avaient participé au front républicain étaient légitimes à gouverner et à incarner ce changement". pic.twitter.com/ieUvxfHJVl
A la sortie de sa rencontre avec Emmanuel Macron à l’Elysée, la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) pour Matignon, Lucie Castets, a affirmé qu’elle était "prête" à "construire des coalitions".
Le président de la République est "lucide" sur le "souhait d’un changement d’orientation politique" exprimé lors des législatives début juillet, a noté Lucie Castets, qui s’est exprimée aux côtés des responsables du NFP. Emmanuel Macron a par ailleurs évoqué la nomination "rapide" d’un Premier ministre, a pour sa part fait savoir le patron du Parti socialiste Olivier Faure, alors que la cheffe des écologistes Marine Tondelier a exhorté à obtenir "une réponse mardi".
Lucie Castets (candidate du NFP au poste de Première ministre): "Je me tiens prête dès aujourd'hui pour aller discuter avec les autres forces politiques" pic.twitter.com/hrMeahG5BA
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Sortie renforcée des élections législatives, la chef écologiste Marine Tondelier, qui fait partie de la délégation du NFP reçue ce matin par Emmanuel Macron, est parvenue à dissiper le très mauvais souvenir des Européennes. Mais en interne, certains la prient de faire le bilan de la séquence. Notre journaliste Mattias Corrasco a assisté hier, à Tours, au coup d’envoi des Journées d’été des Écologistes. Lire son reportage.
Lucie Castets et les responsables du Nouveau Front populaire (NFP) sont arrivés vers 10h30 à l’Elysée pour échanger avec Emmanuel Macron. "Nous sommes venus proposer une solution de stabilité", a affirmé l’aspirante au poste de Première ministre.
"Nous sommes venus rappeler au président l’importance de respecter le résultat des élections et de sortir le pays de la paralysie dans laquelle il est plongé", a-t-elle déclaré, entourée des chefs de parti et de groupe parlementaire du NFP, "prêts" selon elle à "chercher des compromis en l’absence de majorité absolue" à l’Assemblée.
"Nous allons devoir chercher des compromis, nous y sommes prêts", déclare Lucie Castets à son arrivée à l'Élysée pic.twitter.com/wNDUDCBNk0
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La cheffe des Ecologistes Marine Tondelier a jugé qu'"Emmanuel Macron fait son Gaulois réfractaire" en pratiquant "l’inaction" et "l’obstruction". Mais pour la gauche, "il n’y a pas de plan B à Lucie Castets", a-t-elle souligné sur France Inter, jugeant que le chef de l’Etat devra la nommer car "il n’a pas le choix".
"Il n'y a pas de plan B à Lucie Castets", dit Marine Tondelier. "C'est le nom que l'on a choisi, il n'y en a pas d'autre. Nous y croyons et nous sommes déterminés comme jamais." pic.twitter.com/PPc4TLf0uH
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Interrogée par nos confrères de LCI ce vendredi matin, Mathilde Panot a répondu qu’elle demanderait à Emmanuel Macron "de retrouver le goût de la démocratie et de nommer Lucie Castets à Matignon".
Et la cheffe de file des députés insoumis de surenchérir : "C’est un scandale d’avoir un président de la République qui ne respecte pas la décision des urnes ni le suffrage universel."
Ce matin, Fabien Roussel était à l’antenne de TF1. Après avoir assuré souhaiter "trouver des compromis sans compromission", le secrétaire national du PCF, qui a perdu sa circonscription aux législatives de juin dernier, a laissé entendre que l’entretien pourrait ne pas durer très longtemps : "S’il nous reçoit pour nous faire une fin de non-recevoir, il n’y a aucune raison de rester."
Et l’ancien député du Nord de marteler : "Qui aujourd’hui est le bloc politique qui a le plus de députés ? La "majorité présidentielle", ils n’en ont plus que 166 et nous près de 200 ! Admettez que sa politique a été sanctionnée !"
Plus que jamais certain que le temps et l’absence de locataire à Matignon jouent pour lui, le président de la République recule encore et encore le moment de nommer un Premier ministre. Quitte à tout perdre. L’analyse de notre journaliste Laureline Dupont.