Sébastien Bichard, le coach du CF63, a trouvé une formule pour décrire le rôle dévolu à Damien Da Silva, au-delà de celui de défenseur central, bien évidemment, au moins tout aussi précieux : « Je suis très content qu’il soit avec nous, à la fois pour le club, pour l’équipe, pour l’entraîneur que je suis. Parce que c’est un vrai entraîneur, à sa manière, sur le terrain, un vrai relais. »
Un effet courroie de transmission qui vaut pour les consignes du coach et un projet de jeu, parfaitement assimilés et qui, après une première rencontre au Montpied face à Pau, avec deux buts encaissés (ce qui a déplu au… défenseur central), mais aussi deux buts inscrits, seront soumis au test du déplacement, en l’occurrence, à Troyes, vendredi soir (20 heures). Sans stress aucun chez Da Silva.
« On a à cœur d’imposer notre style de jeu, de s’imposer en tant qu’équipe et pour ça, on ne doit pas calculer si on est à l’extérieur ou à domicile. On va jouer notre jeu offensif de la même manière, il y a toujours trois points à prendre. »
Mais à Clermont, un club que le natif de Talence retrouve avec plaisir dix ans après une première saison (2013-2014) appréciée sous les volcans, la transmission revêt sans doute encore plus de valeur, du fait de la jeunesse globale de l’effectif d’où ne ressortent que les Gastien (36 ans), Saivet (33 ans) et donc Da Silva (36 ans) : « C’est vrai qu’il y a beaucoup de jeunes dans cet effectif-là. Mais je m’y sens très bien parce que ce sont des jeunes très à l’écoute. J’ai une très bonne relation avec eux. C’est un positionnement dans le groupe qui me plaît bien. Ça ne me dérange pas d’être le plus ancien, au contraire. J’essaie de communiquer le plus possible avec eux, d’aider au quotidien ».
« À nous de nous connaître encore mieux »Ouverture au partage d’expérience de l’ancien d’un côté, sens de l’écoute du jeune de l’autre, le coach, sur un plan plus « terrain-à-terrain », à l’évocation de la composition de sa défense centrale avec Da Silva (36 ans) et Jacquet (19 ans) : « Ça a relevé de la construction de l’équipe d’associer deux joueurs qui ont des parcours évidemment différents et des expériences différentes, mais aussi des choses qui les relient, au-delà de la position sur le terrain, mais aussi dans les personnalités, dans tout ce qu’ils peuvent avoir vécu. Le Stade Rennais, point d’accroche important, la formation française : ils ont beaucoup de choses en commun, et parmi elles, un objectif : être les meilleurs et d’être les meilleurs ensemble et ça, c’est riche ».
Face à Pau, au niveau défensif, abordé dans sa globalité, tout n’a pas été parfait. Da Silva analyse : « On est en progression et on cherche à progresser, de jour en jour dans les relations qu’on a : axial-latéral, entre les deux centraux, avec Mass (N’Diaye), le gardien. Pau, c’était aussi le premier match en compétition, et là, le joueur peut agir différemment, peut avoir d’autres comportements. Donc, à nous de nous connaître encore mieux. À haut niveau, une préparation ne suffit peut-être pas encore pour se connaître parfaitement. »
Bichard, en tout cas, est tout sauf inquiet : « Damien est aussi exemplaire parce que c’est un grand compétiteur. D’entraînement en entraînement, il est meilleur et rend les autres meilleurs et ça, c’est une denrée rare… »
Jean-Philippe Béal