Une femme de 32 ans était jugée vendredi après-midi par le tribunal correctionnel du Puy-en-Velay pour abus de confiance. Initialement à la barre début juillet, elle avait demandé un délai pour préparer sa défense et était restée en détention provisoire depuis. Les faits remontent à la mi-juin, à Yssingeaux. Un homme croyait faire alors connaissance d’une jeune femme répondant au prénom de Lydia via un site internet de rencontres. Mais l’identité était fausse et le rendez-vous galant dans un bar se transformait en vol de carte bleue lorsque la victime s’absentait pour aller aux toilettes. Entre le paiement d’un plein de carburant, un retrait en espèces le jour même et plusieurs autres après, le préjudice s’élève à plus de 3.500 euros. Interpellée, la trentenaire au casier judiciaire déjà chargé (sept mentions) a indiqué au tribunal : « Il mélange tout, il veut m’envoyer en prison. Je voulais vraiment lui rendre son argent ». Elle n’en a pas eu le temps. Placée en garde à vue puis incarcérée, son avocate a tenté de plaider une relaxe. « Il n’y a pas d’abus de confiance. Ce sont deux naïfs qui pensaient avoir trouvé le grand amour », pour Maître Frédérique Médard-Grasset. Sauf que la prévenue avait à ce moment-là un compagnon, lui-même interpellé et condamné entre-temps à quatre ans de prison ferme pour des vols et des tentatives. Le ministère public a requis 18 mois de prison ferme à l’encontre de la trentenaire. Le tribunal a été un peu plus clément et l’a finalement condamnée à 6 mois de prison ferme avec maintien en détention. « L’infraction est caractérisée dans tous ses éléments. Nous avons tenu compte d’un certain nombre de choses pour la peine », a précisé la présidente, Anne-Cécile Guignard. Le tribunal a en outre prononcé 5 ans d’inéligibilité à son encontre et l’interdiction de contact avec la victime pendant trois ans.
Lionel Ciochetto
